Des mesures incitatives visant à accélérer le développement du système monétique interbancaire en Algérie, notamment pour l'utilisation du système des terminaux de paiement électronique (TPE), doivent être prises en urgence, a estimé lundi Mme Newel Benkritly, expert financier. Selon cette spécialiste de la monétique, "ces mesures n'ont pas encore été prises, mais une réflexion dans ce sens est engagée par les responsables du secteur pour pallier au manque d'engouement pour ce mode de paiement ". L'explication de l'absence d'engouement pour le TPE se trouve dans "la persistance de la culture du paiement "cash" dans les différentes transactions, le faible taux de bancarisation et le manque de confiance dans les moyens de paiement électronique ", a-t-elle affirmé au cours d'une conférence de presse en marge d'une rencontre entre les entreprises françaises spécialisées dans la monétique et les principaux opérateurs de ce secteur en Algérie. ''Cette réticence'' est due également à une insuffisance d'informations sur ce mode de paiement bancaire, d'où, a-t-elle poursuivi, "la nécessité d'accomplir un travail de promotion du produit par les banques qui doivent faire connaître plus amplement les avantages du paiement en ligne". D'ailleurs, a-t-elle encore observé, "si 500.000 cartes bancaires sont en circulation, ces dernières sont orientées par leurs utilisateurs davantage pour le retrait de billets que pour le paiement électronique". Elle a relevé, dans ce contexte, la nécessité pour les opérateurs algériens de "se faire accompagner" par les professionnels pour lever les blocages et accélérer ainsi le développement de la monétique en Algérie. "Aujourd'hui, le besoin pour les opérateurs financiers algériens n'est pas d'avoir un fournisseur de solutions. Mais amener des partenaires étrangers à faire un transfert de technologies et de compétences", a-t-elle estimé. Le développement et la gestion d'un système monétique interbancaire basé sur l'utilisation d'un réseau de transmission de données et la personnalisation des cartes interbancaires en Algérie est assuré principalement par la Société d'automatisation et des traitements monétiques (SATIM). Filiale de huit (8) banques algériennes (Badr, Bdl, Bea, Bna, Cpa, Cnep, Cnma et El Baraka), cette société est l'un des instruments techniques d'accompagnement du programme de développement et de modernisation des banques et de promotion des moyens de paiement par carte.