Les semences améliorées utilisées par les agriculteurs dans les pays en développement sont une garantie pour améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition des populations, a affirmé, mardi à Rome, la FAO. La FAO qui cite un nouveau guide sur les semences améliorées, a souligné que "les petites entreprises semencières sont le meilleur moyen de garantir la disponibilité et la qualité de semences non hybrides pour l'alimentation humaine et animale dans les pays en développement". L'organisation s'est référée à un constat de la Banque mondiale, pour qui "jusqu'à 50% de l'accroissement des rendements est attribuable aux semences améliorées, et l'accès des agriculteurs à des semences de qualité est crucial pour une meilleure alimentation et nutrition dans les pays pauvres". Elle rappelle cependant que ces dernières années, "de nombreux gouvernements du monde en développement" ont réduit les investissements publics dans le secteur semencier, le secteur privé étant censé prendre le relais. "Souvent, et en particulier en Afrique, cela n'a pas été le cas car les grandes et moyennes entreprises semencières ont tendance à se concentrer sur la production et la commercialisation de semences hybrides, destinées aux cultures de haute valeur des plus grandes exploitations, et à les commercialiser dans les zones plus fertiles et plus riches", a constaté la FAO. Cette tendance a fait que "seulement 30% environ des petits agriculteurs des pays en développement utilisent des semences de variétés améliorées de qualité variable, tandis qu'en Afrique, le pourcentage est encore plus restreint", a regretté l'organisation. Shivaji Pandey, Directeur de la Division de la production végétale et de la protection des plantes, au niveau de la FAO a estimé que la création d'une entreprise semencière "n'a pas un coût proportionnellement élevé", en particulier lorsqu'elle fait intervenir les associations locales d'agriculteurs. Il a ajouté que "ces entreprises peuvent être extrêmement efficaces pour améliorer la production vivrière". Se référant à des études en l'espèce au Brésil, en Inde et en Côte d'Ivoire, la FAO a indiqué que "dans les trois cas, un environnement de politique favorable s'est avéré un préalable fondamental pour la mise en place de petites entreprises semencières". Elle a cité à cet égard, notamment un "système efficace" de contrôle de la qualité et de certification, "un soutien" du secteur privé, une législation souple et la reconnaissance juridique des droits des agriculteurs de conserver, échanger et vendre les semences de variétés commerciales. Dans ce cadre, elle a ajouté que "parmi les autres facteurs susceptibles d'aider les agriculteurs à créer des petites entreprises semencières figurent la réduction des droits d'importation de matériel de nettoyage des semences et autres équipements, fondamentaux pour la création d'une industrie semencière", en vigueur en Côte d'Ivoire. Pour l'expert de la FAO, "les organisations d'agriculteurs ont parfois les semences nécessaires, mais elles ont besoin d'une aide et de conseils pour les vendre aux autres agriculteurs". Pour l'organisation, "en règle générale", les semences achetées à des producteurs "qualifiés et fiables", présentent de meilleures caractéristiques de pureté, de germination et de qualité globale.