Les étudiants d'écoles supérieures et d'universités d'Alger ont maintenu mardi leur mouvement de grève revendiquant "une valorisation effective" du diplôme d'ingénieur d'Etat en accélérant l'élaboration des textes régissant l'équivalence entre l'ancien système de l'enseignement supérieur et le nouveau et leur publication au journal officiel. Approchés par l'APS, de nombreux étudiants disent "ne pas avoir confiance en les décisions prises concernant l'abrogation du décret 315-10 du 13 décembre 2010. Regroupés dans le campus de l'université Houari Boumediene de Bab-Ezzouar en petits groupes devant les entrées des facultés et salles de cours, les étudiants ont rappelé leur "attachement aux revendications légitimes de "valoriser" le diplôme d'ingénieur d'Etat. Les "protestataires" de l'ancien système, demandent que leur diplôme soit aligné au même niveau que le master de deuxième degré. Cela les qualifiera, selon leur dires, de préparer un doctorat de troisième degrés. Concernant l'abrogation du décret 315-10, les étudiants estiment que la décision "ne sera pas officielle" tant qu'elle n'est pas publiée au journal officiel soulignant qu'ils ne se "présenteront pas aux examens prévus le 5 mars avant de s'assurer de la satisfaction de l'ensemble de leurs revendications par le ministère". Les revendications des étudiants ont été sérieusement "prises en charge en vertu de la décision d'abroger le décret sus-cité et donc il n'y pas lieu de poursuivre la grève", a indiqué le conseiller du doyen de l'université de Bab Ezzouar chargé de la pédagogie et des associations, Boudela Ammar dans une déclaration à l'APS. Cette grève, a-t-il ajouté, a pris un "autre tournant", car certains étudiants, une soixantaine à peine, avancent des revendications "insensées" et infondées. Pour lui c'est une anarchie à l'origine de laquelle se trouvent trois syndicats que sont l'Union nationale de la jeunesse algérienne (UNJA), l'Union nationale des étudiants algériens (UNEA) et l'Alliance pour le renouveau estudiantins national". Il a déploré, à cet effet, "les comportements irresponsables" de certains étudiants qui empêchent leurs camarades de suivre leurs cours en interdisant l'accès aux instituts et salles de cours. Pour leur part, les étudiants de l'Ecole nationale de commerce ont "fustigé" le système LMD qui, selon eux, est à l'origine de la "détérioration du niveau de l'école dans le cadre de la fonction publique reculant de l'échelle 13 à11. L'école nationale des statistiques et d'économie appliquée (ex-INPS) de Ben-Aknoun enregistre pour sa part une forte tension, avec un arrêt des cours pour une durée illimitée, selon les déclarations des représentants du comité de suivi de la grève dans cette école qui a été le théâtre de protestations "houleuses" du fait de sa mitoyenneté du siège du ministère de l'enseignement supérieur et la recherche scientifique. Attachés à l'abrogation du "système LMD", les étudiants grévistes dénoncent les "agissements" du directeur de l'Ecole qui " exigé d'eux de passer les examens avant toute négociations ou concertation". A l'université de Bouzareah, les cours se sont déroulés "normalement" dans la plupart des facultés et départements, a constaté l'APS relevant néanmoins quelques petits rassemblements d'étudiants qui protestaient notamment contre le système LMD qui est, selon certains d'entre eux, derrière "la détérioration du niveau". A cet effet, un représentant de l'Union nationale des étudiants algériens (UNEA) a appelé à l'annulation du système LMD et le rétablissement du système classique. Par ailleurs, les étudiants notamment les filles, ont tenu à faire part de leur inquiétude et lancé un appel aux parties concernées pour assurer leur sécurité dans cet établissement où des cas d'agression ont été enregistrés récemment. A cet effet, le recteur de l'université de Bouzaréah, Abdelkader Henni, a indiqué à l'APS que "des mesures ont été prises pour garantir la sécurité des étudiants". Concernant le mouvement de grève observé dans certaines universités du pays, M. Henni a affirmé que celui-ci ne concernait qu'un petit nombre d'étudiantes. Il a tenu à préciser à ce propos, que les mouvements de grève étaient "alimentés par des rumeurs", appelant les étudiant à faire preuve de sens de responsabilité. M. Henni a par ailleurs, rappelé que la voie du dialogue reste ouverte pour débattre des préoccupations des étudiants. Le décret présidentiel 10-315 du 13 décembre 2010, qui avait suscité le mécontentement des étudiants des grandes écoles et universités, a été abrogé par le Conseil des ministres, rappelle-t-on. Le Conseil des ministres a avalisé les recommandations de la conférence nationale des chefs d'établissements, en qualité d'autorité pédagogique université confirmant la validité du diplôme d'ingénieur d'Etat délivré par les établissements d'enseignement supérieur.