Revendication n Les choses ont pris une autre tournure. Aujourd'hui, les étudiants réclament le départ du ministre de l'Enseignement supérieur, jugé responsable de l'intervention musclée de la police contre eux. Les étudiants qui ne décolèrent pas pour avoir été malmenés et bastonnés par la police devant le siège du ministère de l'Enseignement supérieur, refusent de faire marche arrière et comptent poursuivre leur action de protestation au niveau du siège de leur tutelle. Au moment où nous mettons sous presse ce matin, les étudiants campaient toujours sur leurs positions et ce, en dépit de l'abrogation du décret contesté et à l'origine du mouvement de protestation estudiantin par le président lors du Conseil des ministres tenu hier, mardi. Selon Ammar, étudiant de l'université de Boumerdès, contacté ce matin par téléphone, «des groupes d'universitaires issus de grandes écoles affluent [ce matin] vers le lieu de la contestation». «Nous voulons des éclaircissements sur le décret n°10-315 du 13 décembre 2010 qui a été abrogé hier en Conseil des ministres. Nous ne savons pas encore s'il s'agit d'instaurer un nouveau décret ou alors de revenir au décret de 2007», a-t-il enchaîné. Sachant, a-t-il rappelé, que dans un communiqué du rectorat, il a été précisé que l'abrogation du décret 10-315 conduit à l'application du décret n°07-304 du 29 septembre 2007. Cet étudiant insistera donc sur la levée de l'ambiguïté sur la décision prise quant à l'annulation des modifications apportées par le décret de 2010. Dans le même sillage, Smaïl, étudiant à l'université de Boumerdès, ne mâche pas ses mots. «Nous voulons un écrit, M. le président», portant l'abrogation en question. Il n'exclut pas le recours à une grève générale dans le cas où l'ensemble de leurs revendications ne sont pas satisfaites par la tutelle. Concernant les brutalités commises à l'égard des étudiants qui protestaient devant le siège lundi dernier, il dira : «Nous condamnons et nous allons réagir contre cette répression sauvage.» Hier, le Conseil des ministres, après avoir «pris connaissance des recommandations de la Conférence nationale des chefs d'établissements universitaires en sa qualité d'autorité pédagogique universitaire», a confirmé la validité du diplôme d'ingénieur d'Etat délivré par les établissements de l'enseignement supérieur et le maintien des formations de magister pour les diplômés de l'ancien système de formation universitaire jusqu'à son extinction normale. Inscrivant comme «priorité l'élaboration des textes devant régir les correspondances entre l'ancien système et le système LMD, tel que prévu par la loi d'orientation de février 2008», le Conseil des ministres a recommandé l'abrogation des dispositions nouvelles mises en place en décembre 2010.