Des étudiants de plusieurs grandes écoles et universités ont observé, hier, un nouveau sit-in devant le siège du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour exiger que leur diplôme d'ingénieur d'Etat soit "valorisé", malgré les assurances du ministère de tutelle que le diplôme d'ingéniorat d'Etat était toujours en vigueur. Les protestataires qui suivent des études selon le système classique demandent, notamment, l'abrogation des modifications apportées par le décret N°10-135 du 13 décembre 2010 relatif à la classification de leur diplôme. Approchés par l'APS, des étudiants ont qualifié d'"anormale" le fait de classer un diplôme d'ingénieur d'Etat, obtenu après cinq années d'études auprès de grandes écoles nationales spécialisées, au même niveau que celui d'un master 1 obtenu après seulement 4 ans d'études au niveau d'établissements ayant opté pour le système LMD (licence-master-doctorat). Pour les étudiants protestataires, "ce qui est demandé ce sont des engagements et pas des recommandations". "Nous voulons dialoguer de manière franche et directe avec le ministère de tutelle pour mettre fin à ce mouvement de protestation", a dit Farouk, étudiant en quatrième année à l'université de Boumerdes."Nous avons besoin d'être rassurés sur notre avenir", a-t-il ajouté. La Conférence nationale des chefs d'établissements universitaires, réunie jeudi dernier sous la présidence du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, a recommandé l'abrogation des modifications apportées par le décret N°10-135 "dans la perspective d'une classification qui prend en compte l'ensemble des diplômes de l'Enseignement supérieur", rappelle-t-on. La Conférence, qui a assuré que le diplôme d'ingénieur d'Etat était toujours en vigueur, a décidé, en outre, l'inscription comme "action prioritaire" l'élaboration des textes qui doivent régir les correspondances entre l'ancien système et le nouveau système LMD, prévus par la loi d'orientation N°08-06 du 23 février 2008. La Conférence a également confirmé "le maintien des formations de Magister, pour les diplômés de l'ancien système, jusqu'à son extinction normale". Il a été décidé, en outre, l'inscription, comme "action prioritaire", l'élaboration des textes qui doivent régir les correspondances entre l'ancien système et le nouveau système LMD, prévus par la loi d'orientation N°08-06 du 23 février 2008. En attendant l'établissement de ces correspondances ainsi que l'élaboration d'une échelle globale et complète des diplômes délivrés par l'enseignement supérieur, la Conférence recommande l'"abrogation des modifications apportées par le décret N°10-135 du 13 décembre 2010, dans la perspective d'une classification qui prend en compte l'ensemble des diplômes de l'Enseignement supérieur". Le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) a appelé jeudi à la révision de l'ensemble des textes promulgués dans le cadre de la progression pédagogique et des équivalences entre diplômes de l'ancien système et du système LMD. Les derniers décrets portant progression pédagogique et équivalence entre diplômes de l'ancien système et du système LMD "démontrent inéluctablement la gestion solitaire du secteur et (son) incontournable démocratisation", a estimé le Cnes.