Le Conseil suprême des forces armées qui gère le pays depuis le départ du président Moubarak a chargé l'ancien ministre des transports, Essam Charaf, de former un nouveau gouvernement après la démission du Premier ministre Ahmed Chafiq. M. Charaf qui était ministre des Transports de 2002 à fin 2005 et avait été démis à la suite de divergences avec l'ancien Premier ministre Ahmed Nadhif, avait participé aux manifestations du 25 janvier à la place Tahrir au Caire pour le départ du régime. La démission de M. Chafiq survient suite aux appels incessants à la démission du gouvernement formé sur décision de l'ancien président Moubarak avant son départ. Cette démission intervient suite à l'appel à la manifestation du million prévue ce vendredi, "vendredi de la détermination", à laquelle plusieurs associations politiques et organisations de jeunes ont appelé, en vue d'insister sur la nécessité de répondre à leurs revendications. Des organisations de jeunes ont également appelé à un sit-in devant les institutions et les points névralgiques du pays, juste après les manifestations du vendredi de la détermination, alors que plusieurs d'autres manifestants poursuivent leur sit-in à la Place Tahrir, épicentre du Caire, appelant à la démission du gouvernement d'Ahmed Chafiq, "à la préservation des valeurs de la révolution et à la consécration de la volonté du peuple". Le comité de coordination, composé de 6 organisations de jeunes, avait souligné la nécessité de répondre rapidement aux revendications de la Révolution, liées à la démission du gouvernement de Chafiq, à la formation d'un nouveau gouvernement de transition, au limogeage de tous les gouverneurs, à la dissolution des assemblées locales et à la désignation de personnalités indépendantes. Le comité de coordination souligne en outre la nécessité de créer un nouveau gouvernement de transition et non pas un gouvernement de gestion des affaires courantes du pays et d'un Conseil présidentiel pour conduire le pays pour une période de six mois et d'organiser les élections présidentielles avant les législatives. Par ailleurs, deux hauts responsables du mouvement d'opposition des Frères musulmans égyptiens ont été libérés mercredi. Khairat al-Shater - numéro trois du mouvement et l'un de ses principaux financiers- et l'homme d'affaires Hassan Malek étaient détenus depuis 2006 et avaient été condamnés par un tribunal militaire à sept ans de prison en 2008 dans l'affaire des "milices de l'universalité d'Al Azhar" où étaient impliquées 40 personnes. Selon le services pénitentiaire au ministère de l'Intérieur égyptien, ils ont été libérés pour des raisons de santé. De nouvelles nominations ont été annoncées dont le général-major Hicham Abdelfettah Aboughida qui sera nommé ministre adjoint chargé des services de sécurité de l'Etat. Ces nouvelles nominations ne visent pas le changement de personnes mais un changement radical des objectifs et des politiques de manière à assurer la sécurité nationale, a indiqué une source sécuritaire.