Un collectif d'ONG tunisiennes a appelé jeudi l'Italie et d'autres pays d'Europe à éviter de maltraiter les migrants tunisiens clandestins, contraints à l'exode en raison des bouleversements dans leur pays. "Nous appelons les autorités italiennes et européennes à rompre avec les solutions sécuritaires apportées" aux migrants tunisiens clandestins, contraints à l'exode en raison des bouleversements dans leur pays, a indiqué ce collectif d'ONG en présentant à la presse les résultats d'une enquête menée en février. Cet appel intervient après que le parquet d'Agrigente, en Sicile, responsable pour l'île de Lampedusa, eut ouvert une enquête préliminaire à l'encontre de ces milliers de Tunisiens, accusés d'"immigration clandestine", un délit puni par la loi italienne. Ce collectif d'ONG, incluant le Réseau euro-méditerranéen des droits de l'homme et la Ligue tunisienne des droits de l'homme, "exhorte Rome et Bruxelles à prendre en considération les impératifs de bon voisinage et de développement, notamment dans le contexte de la transition démocratique" notamment en Tunisie qui "pourrait accélérer l'afflux (de migrants) dans les prochains mois". Quelque 500 Tunisiens sont arrivés clandestinement mardi sur les îles italiennes de Lampedusa et de Linosa, après l'arrivée de plus de 6.000 autres dans la région, selon les médias. "Environ 90% de ces migrants, âgés de 18 à 30 ans, sont originaires de Zarzis, Tataouine et Gabès (sud)", a indiqué un membre du collectif d'ONG tunisiennes, Abdel Jalil Bédoui, ajoutant que parmi eux figuraient une centaine de femmes et une dizaine d'handicapés.