OUZOU - Une exposition de produits d'artisanat réalisés par des femmes au foyer, au titre des différents dispositifs de création de l'emploi, se tient à la maison de la culture de Tizi-Ouzou dans le cadre de son programme de célébration de la journée mondiale de la femme. Organisée à l'initiative de la direction de la Formation et de l'enseignement professionnels, cette manifestation, qui s'est donnée pour credo : "qualification des femmes, qualité et innovation pour un développement durable", se décline sous plusieurs stands consacrés à une panoplie d'activités féminines. Il s'agit notamment des produits du terroir réalisés par des femmes rurales au foyer, et concernant divers créneaux, tels que l'habit traditionnel, avec ses inévitables segments que sont la robe kabyle et la broderie berbère. On y trouve également des gâteaux traditionnels et des plats, préparés avec des ingrédients "bio" locaux et confectionnés selon des recettes transmises de mère à fille à travers des générations, des produits de sculpture et autres objets d'art spécifiques à la région, exposés par des associations, et des ateliers individuels de femmes, venues des différents villages de la wilaya, pour faire connaître et faire apprécier leurs produits aux visiteurs. Se voulant une fenêtre ouverte sur le savoir faire des femmes au foyer, à travers l'exposition d'échantillons de leurs produits, ce salon qui se poursuit jusqu'à jeudi est également perçu comme étant un "espace de communication et d'échange d'expériences entre des femmes partageant des expériences et des contraintes, qu'elles ne peuvent, souvent, pas faire connaître, de par l'isolement qui est le lot de la femme au foyer rurale", a estimé la chargée des relations intersectorielles au niveau de la direction de la Formation. Les préoccupations de ces femmes artisanes relèvent particulièrement, de la rareté, voire l'indisponibilité et la cherté de la matière première, telle que le raphia (importée de Madagascar) utilisée dans la vannerie, l'émail et le corail pour le bijou, et surtout, la laine pour le tissage, dont l'éloignement des centres d'approvisionnement (Hauts-plateaux) contraint les tisseuses du tapis d'Ait Hichem, à utiliser la fibre synthétique à la place de la fibre de laine, fait qui ne manque pas de se répercuter "négativement" sur la qualité du produit, selon cette responsable. La commercialisation des produits finis constitue l'autre "casse tête" entravant l'effort de ces femmes artisanes, soucieuses de contribuer à l'amélioration du budget familial, tant elles sont nombreuses à être convaincues que par les temps qui courent, il faut être à deux (mari et femme) pour réussir dans la vie et éduquer sainement les enfants, comme le souligne Na Ouiza de l'association de la femme rurale d'Iferhounène. Cette manifestation s'adresse, aussi, aux femmes au foyer désireuses de s'informer des possibilités qui leur sont offertes pour la confirmation de leurs aptitudes professionnelles, à travers des formations qualifiantes dans des divers domaines, sanctionnées par des attestations de qualification, leur ouvrant droit de postuler aux aides consenties au titre des différents dispositifs d'emploi, indique la représentante du secteur de la Formation professionnelle.