La poésie féminine, expression littéraire populaire, est un riche patrimoine culturel qui nécessite une étude académique pour sa valorisation, ont indiqué les participants au colloque international sur la poésie féminine, ouvert lundi à Tlemcen. Les études sur la poésie féminine "étaient timides durant des décennies jusqu'aux années quatre-vingt du siècle dernier, où des départements de culture populaire ont été créés dans certaines universités algériennes et dans des unités de recherche restructurées" pour se pencher sur ce genre d'expression, a expliqué Megnounif Chaib, enseignant de l'université de Tlemcen. Cet intérêt s'ajoute à celui suscité par certaines instances comme le ministère de la Culture, les associations culturelles et les médias pour les différentes formes d'expression populaire en général et la poésie féminine en particulier, a-t-il souligné. "Tous ces éléments n'ont pas eu l'effet escompté en raison de l'absence de campagnes de collecte, d'écriture et d'enregistrement des textes oraux et du manque d'informations authentifiées par les cercles culturels", a-t-il ajouté. De son côté, Abdelhamid Seif El Houssami de l'université de Ryad (Arabie Saoudite), a estimé que le fonds littéraire arabe "est riche en différents genres poétiques féminins nécessitant une étude approfondie pour mieux les apprécier". Pour Mohamed Kherbache, de l'université de Fès (Maroc), cette poésie (féminine) "se distingue, en général, par un aspect sentimental qui ne se démarque pas de la poésie ordinaire, étant donné qu'elle s'inspire de la réalité et se caractérise par des dimensions historiques et humaines, en dépit de son intensité affective". M. Kherbache a cité des exemples de poétesses qui ont marqué de leurs noms la poésie moderne et contemporaine, en imposant leur voix dans les cercles culturels. La majorité d'entre-elles, a-t-il dit, avaient contribué à l'enrichissement et au développement de la poésie contemporaine, mais aussi pris part à "certaines facettes de rébellion et de contestation +Ettamaroud wa el Ihtijaj+ et d'exagération sentimentale +el ghoulou el atifi+". Il est à noter que ce colloque de trois jours, organisé par le Centre national de recherche en préhistoire, anthropologie et histoire en coordination avec l'Université "Abou Bekr Belkaid" de Tlemcen, dans le cadre des activités de la manifestation "Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011", est marqué par la participation d'enseignants et de chercheurs des universités d'Algérie et du monde arabe. Les travaux de cette rencontre, qui coïncide avec la célébration de journée mondiale de la femme, se poursuivront mardi par la présentation d'une série de conférences abordant, entre autres, "La poésie féminine en Mauritanie", "Le discours féminin dans la région de Tlemcen, entre la créativité et l'imitation" et "La chanson populaire féminine algérienne pour enfants".