Synthèse de Wafia Sifouane Les travaux de la 2ème édition du colloque national de la poésie classique «Facih» ayant eu lieu à El Oued ont été couronnés lundi dernier par une série de recommandations, dont l'appel à l'institutionnalisation du colloque en en faisant un festival maghrébin. C'est en vue d'enrichir cet événement que les participants ont exprimé leur souhait d'éditer un recueil des travaux du colloque et de prolonger la durée d'El Façih de 2 à 4 jours. Ils ont également recommandé la consécration d'un prix littéraire, en hommage à une personnalité du monde de la littérature. La cérémonie de clôture a été mise à profit pour primer, dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la femme, des figures littéraires féminines, dont des poétesses ayant pris part au colloque. Le directeur de la culture d'El Oued a estimé dans son intervention de clôture que les objectifs de la rencontre étaient atteints, au regard de «l'honorable participation et des contributions littéraires constructives» présentées et susceptibles d'enrichir la scène culturelle nationale. Aussi, le lancement d'un site électronique dédié au colloque ainsi que l'impression et la reproduction sur support audiovisuel des travaux littéraires ont également été soulignés par le même responsable. Durant deux jours, plusieurs professionnels du domaine ont débattu autour de trois axes principaux : «constantes nationales dans la poésie algérienne moderne et contemporaine», «la crise identitaire et l'appartenance dans la poésie algérienne, moderne et contemporaine» et «la relation culturelle avec l'autre dans la poésie algérienne moderne et contemporaine». Dans ce sillage, la question de l'identité dans la poésie algérienne a été abordée par les participants durant l'après-midi de lundi dernier. Pour M. Masrani Mohamed, de l'université de Tlemcen, le poète algérien s'est lancé dans la recherche de figures de style dans les répertoires des grands poètes arabes, au détriment de son patrimoine culturel et de son propre style d'écriture, hésitant ainsi entre le legs culturel arabe et les valeurs littéraires occidentales. Il a également indiqué que l'expression de l'identité, autrefois commune dans la poésie arabe, est devenue «élitiste». Pour sa part, l'enseignante Rourou Akila, de l'université d'El Oued, a donné un aperçu de certaines étapes ayant eu un impact sur l'identité algérienne, dont l'ère réformiste d'Abdelhamid Benbadis, la dernière décennie, et la mondialisation avec son choc des civilisations. «La littérature romanesque, genre littéraire plus expressif et intimement lié à la société, a témoigné de ces conjonctures vécues par l'Algérie», a-t-elle déclaré. Par ailleurs, des exposés-débats et des récitals poétiques ont également été programmés lors de cette rencontre, en marge de laquelle s'est tenue aussi une exposition de livres avec la participation de plus d'une trentaine de maisons d'édition.