Les prix du pétrole ont terminé la semaine en forte baisse, alors que le marché demeure sous le choc du plus fort séisme jamais enregistré au Japon, troisième consommateur de brut dans le monde. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril ont perdu 1,5 dollar à 113,93 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance a baissé de 2,23 dollars à 100,47 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Les cours du brut ont chuté de plus de 3 dollars plus tôt dans la journée, retombant brièvement à New York sous le seuil des 100 dollars le baril pour la première fois depuis dix jours. Le marché reste sous le choc du séisme d'une magnitude de 8,9 qui a frappé le nord-est du Japon, le plus puissant jamais enregistré par l'archipel, et qui a déclenché un tsunami de plusieurs mètres de haut sur les côtes du Pacifique. "Les marchés se sont réveillés avec cette catastrophe", et ont réagi fortement car "très clairement, plusieurs sites de raffinage (du Japon) ont été touchés", ce qui pourrait affecter les importations de brut du pays, explique un analyste. La raffinerie de la ville d'Iichihara, en banlieue de Tokyo, était ainsi en feu, et une forte explosion a frappé un complexe pétrochimique près de la ville de Sendai (nord-est). Le Japon est, après les Etats-Unis et la Chine, le troisième consommateur de pétrole dans le monde, avec une consommation moyenne de 4,25 millions de barils par jour en 2011, selon l'Agence internationale de l'Energie (AIE). La fermeture de quatre centrales nucléaires, "si elle est prolongée, pourrait se traduire par une plus grande demande de fioul par le pays, mais il y a aussi l'impact économique général", poursuit le même analyste. "Le marché passe par trois phases après un désastre. La première est la destruction de la demande. (...) Le deuxième stade sera l'évaluation du temps que prendra le retour à la normale. Puis vient le processus de reconstruction, très haussier pour le marché. Mais on ne sait pas combien de temps il faudra pour en arriver là", résume un autre analyste. "La poursuite des troubles en Afrique du Nord et au Moyen-Orient devrait cependant empêcher les prix de chuter encore beaucoup plus", tempérent d'autres experts.