La présentation de l'expérience canadienne dans le domaine de l'enseignement technique et de la formation professionnelle (ETFP) au bénéfice de quatorze pays africains, dont l'Algérie, se poursuivait mercredi à Dakar. Réunis à l'occasion d'un colloque sur "le concept des collèges nord-américains", des ministres, hauts fonctionnaires, employeurs et experts assistent à des exposés expliquant la nature et la mission de ces collèges qui ont aidé plusieurs pays à "stimuler la croissance économique et combler le déficit en compétences". Les débats prévus lors de cette rencontre de trois jours permettront aux participants de comprendre "l'organisation et le fonctionnement d'un collège communautaire" et "l'organisation du système d'apprentissage et de certification des métiers au Canada". S'exprimant à l'ouverture des travaux du colloque, Liane Roy, représentante d'un groupe de collèges communautaires au Canada, a précisé que les assises de Dakar devront amener à voir "si ce concept pourrait être adapté à l'Afrique francophone". "Le cas échéant, à la fin du colloque, un plan et un calendrier de suivi sera établi afin de faciliter l'accompagnement des pays participants dans la transformation de leurs systèmes actuels d'enseignement technique et professionnel vers celui des collèges communautaires", lit-on, par ailleurs, dans une note de présentation. Mme Roy a, en outre, constaté que les mutations économiques et technologiques se font à une telle rapidité que "les programmes de formation sont dans beaucoup de cas, bien en retard sur les besoins réels des entreprises et sur leurs besoins prévisibles". "Les collèges communautaires nord-américains sont un modèle qui se veut à la fois souple, adapté au milieu local, intégré à la communauté qu'ils desservent et surtout en symbiose la plus étroite possible avec les besoins du marché du travail", a-t-elle dit. D'autres intervenants ont rappelé l'"efficacité" des collèges communautaires des régions nord-américaines qui ont réussi à créer plusieurs PME performantes et se sont dotées d'institutions financières importantes. De son côté, la directrice de l'organisation et du suivi de la formation au ministère de la formation et de l'enseignement professionnels en Algérie, Ounissa Alloun, a indiqué que la participation au colloque permettra de s'informer sur les nouvelles méthodes élaborées et les programmes mis en œuvre dans des pays pilotes dans le domaine de l'ETFP. "Il est utile de s'imprégner des nouveaux concepts qui seraient à la base du développement économique des communautés", a déclaré Mme Alloun à l'APS, soulignant que "le système de formation se trouve en pleine réforme en Algérie où l'approche par compétence a été entamée". Elle a dans ce contexte expliqué que l'approche par compétence consiste à "mettre le stagiaire dans un système qui lui permet de contribuer à sa propre formation en plus du savoir reçu du formateur, et ce, afin de développer sa compétence sur le plan technique et pratique". Ceci est à même d'"améliorer la compétence professionnelle au terme du stage de formation et garantir une insertion réussie sur le marché du travail", a également estimé Mme Alloun. Outre l'Algérie, plusieurs pays africains prennent part au colloque: Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Gabon, Guinée, Madagascar, Mali, Niger, Rwanda, Sénégal, Togo et Tunisie.