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La guerre des mémoires autour de la guerre d'indépendance est de retour en France Des députés français veulent reconnaître «la souffrance des Européens d'Algérie»
Des députés français veulent relancer la guerre des mémoires avec l'Algérie. Selon Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, qui s'est exprimé hier lors d'une conférence de presse animée à Alger, une proposition de loi est soumise au Parlement français pour la «reconnaissance des souffrances» des anciens Européens d'Algérie.Cela peut paraître banal sauf que, selon le document exhibé par le secrétaire général du FLN, la proposition de loi, à article unique, porte atteinte non seulement au FLN, mais à la lutte du peuple algérien pour son indépendance. Le texte de la proposition française indique que «l'Etat français reconnaît les souffrances des Européens d'Algérie qui ont subi des crimes contre l'humanité, faits sur une base ethnique, entre le 19 mars 1962 et le 30 septembre 1962». Autrement dit, ces pseudo-atrocités auraient été commises juste après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu qui avait mis fin à la guerre d'indépendance.Le plus grave dans ce document est que dans l'exposé des motifs, les rédacteurs citent nommément l'Armée de libération nationale (ALN) et le Front de libération nationale (FLN) comme artisans de ces «tueries». Pis, ces députés semblent apparemment ignorer les crimes commis à la même période par l'Organisation armée secrète (OAS). La loi n'est toujours pas passée. Mais cela rappelle étrangement une loi votée un certain 23 février 2005.Cette fois-ci aussi, les partis de l'Alliance présidentielle préparent la riposte. Ils comptent organiser une grande conférence consacrée à ce sujet en mars prochain. Cela dit, la proposition des députés algériens concernant la criminalisation du colonialisme n'est apparemment pas enterrée, selon Belkhadem. «Nous étudions la meilleure manière d'organiser la riposte», a-t-il dit. Selon lui, le problème se situe actuellement autour de la nécessité de faire condamner des responsables français. «Le plus important est de condamner l'acte colonial et l'Etat colonial», a insisté Belkhadem. A. B.