Le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), M. Abdelaziz Belkhadem, a indiqué mercredi à Alger que les réformes politiques, évoquées par le président de la République dans son dernier message à l'occasion de la fête de la Victoire, se poursuivront selon un agenda et des priorités définis. Invité de l'émission "Tahaoulat" de la chaîne I de la Radio nationale, M. Belkhadem a rappelé, à ce propos, que la réforme des institutions de l'Etat figurait dans le programme électoral du président Abdelaziz Bouteflika en 1999, soulignant que la priorité consistait, alors, à rétablir la sécurité dans le pays. "Il est temps de poursuivre les réformes politiques pour ancrer l'exercice de la démocratie et élargir la participation politique, en tenant compte des points de vue des citoyens et de tous les acteurs de la scène nationale", a affirmé le secrétaire général du parti du FLN. Il a réitéré, à cet égard, l'opposition de son parti à la dissolution du Parlement et à l'élection d'une assemblée constituante, estimant que la priorité doit être accordée, présentement, à la révision de la loi électorale et celle sur les partis politiques, suivie d'une révision profonde de la Constitution pour "déterminer le système de gouvernance et élargir les prérogatives de la représentation populaire". A une question sur la consultation des partis politiques par le président de la République au sujet des réformes prévues, M. Belkhadem a indiqué : "Le président consulte et écoute les différents points de vue", car les revendications sont "multiples, différentes et distinctes". "Il est nécessaire, a-t-il ajouté, d'écouter tous les points de vue pour que la décision soit prise en tenant compte de l'avis de la majorité". Interrogé sur un éventuel remaniement du gouvernement, M. Belkhadem a précisé que "le remaniement ministériel ou le changement de gouvernement relèvent des prérogatives du président de la République qui, a-t-il dit, choisira le moment le plus opportun pourra annoncer l'un ou l'autre". Le secrétaire général du parti du FLN a écarté l'éventualité d'une participation des partis d'opposition au gouvernement (en cas de remaniement ou de changement) eu égard à "leurs positions précédentes". M. Belkhadem a estimé, en outre, nécessaire de réviser le code de l'information, de "donner la possibilité à toutes les forces politiques de s'exprimer dans les médias audio-visuels" et d'annuler le délit de presse. Concernant les protestations que connaissent certaines régions du pays, M. Belkhadem a indiqué que "la rue algérienne est habituée à ces protestations, à travers lesquelles le citoyen revendique l'amélioration de sa situation sociale". Près de 5000 protestations ont été enregistrées en 2010 à travers le territoire national "en raison des tensions engendrées par le chômage et la mauvaise distribution des logements", a-t-il précisé. Il a cependant souligné que le peuple algérien qui "a tant souffert ne veut en aucun cas mettre en danger la sécurité et la stabilité du pays" et c'est ce qui explique "son refus de cautionner les appels à sortir dans la rue", a-t-il ajouté. "La revendication de changement est certes un droit légitime mais il faut connaître la nature de ce changement et ses répercussions sur la sécurité et la stabilité du pays", a affirmé M. Belkhadem, notant que "l'essentiel est que ces revendications soient exprimées pacifiquement et dans le respect de la pratique démocratique". S'exprimant sur la situation prévalant dans certains pays arabes, le secrétaire général du parti du FLN a estimé que "le changement doit émaner des peuples et non pas être dicté par des agendas étrangers", rappelant dans ce cadre la position de l'Algérie qui rejette toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures d'un pays souverain. Il a déploré, dans ce contexte, la position de la Ligue arabe sur ce qui se passe en Libye, considérant qu'"il aurait été préférable qu'elle oeuvre à encourager le dialogue interne pour mettre un terme à l'effusion de sang" dans ce pays. M. Belkhadem a également critiqué le Conseil de sécurité "qui n'a pas hésité à prendre une décision autorisant l'usage de la force contre la Libye, mais n'avait pas réagi aux bombardements sur Ghaza". Concernant le rôle de l'Union du Maghreb arabe (UMA) dans la crise libyenne, M. Belkhadem a plaidé pour "la dynamisation du dialogue et l'élargissement de la concertation dans le cadre de la charte de l'UMA pour mettre un terme à la violence et faire prévaloir le dialogue".