Le lieu de l'implantation de la plus grande raffinerie d'Algérie (15 millions de tonnes/an), prévue initialement dans la wilaya de Tiaret, est encore à l'étude, a affirmé lundi le ministre de l'énergie et des mines, Youcef Yousfi. Le choix du lieu de la construction de cette usine dépendra essentiellement "de considérations économiques et stratégiques", a-t-il indiqué lors de la présentation d'un état des lieux de son secteur aux membres de la commission économique de l'APN. Selon M. Yousfi, l'Algérie gagnerait ''si elle importe le pétrole qu'elle va transformer en bitume dans cette raffinerie, car le pétrole produit localement, réputé être le meilleur brut au monde, lui rapporterait plus à l'exportation''. Si l'option d'importation de brut est retenue, la ''mega'' raffinerie ne sera ''pas construite à Tiaret car l'investissement dans les pipes de transport qui vont acheminer le pétrole des ports vers cette wilaya reviendrait cher à Sonatrach'', a-t-il précisé. Sans exclure la probabilité d'implanter cette usine à Tiaret si le brut utilisé est produit localement, le ministre a indiqué que" la solution sera faite en fonction de ces considérations techniques et stratégiques". Reconnaissant le retard accusé dans le développement de l'industrie du raffinage en Algérie, le ministre a indiqué que son secteur travaille pour atteindre 45 à 50 millions de tonnes de brut raffiné en 2014. Par ailleurs, le ministre a rappelé que le programme quinquennal 2010-214 pour le secteur de l'énergie prévoit une enveloppe de 4.400 milliards de DA, dont 77% du montant sera consacré au développement de l'exploration et de la production des hydrocarbures. Pour le secteur des mines, le ministre a annoncé l'amendement de la loi sur les mines pour permettre à l'Etat d'investir dans la recherche. Toujours dans le domaine des mines, le ministre a fait savoir que son secteur examine actuellement l'étude de faisabilité de la mine de Zinc de Oued Amizour, présentée par un partenaire australien. Selon M. Yousfi, la méthode d'exploitation préconisée par ce partenaire comporte des "risques très sérieux" de glissement de terrain pouvant mettre en péril un certains nombre de villages riverains. Concernant le volet énergies renouvelables, M. Yousfi a aussi annoncé deux rencontres, prévues la semaine prochaine entre Sonelgaz et des industriels et des chercheurs pour discuter des possibilités de les associer dans le programme de développement des ENR, annoncé par le gouvernement. Enfin, le ministre a indiqué qu'une étude a été élaborée pour reprendre par le groupe Sonatrach des activités de sous-traitance cédées à des compagnies étrangères.