La nouvelle politique énergétique de l'Algérie est "cohérente" du fait qu'elle tend à éviter la maximisation de la production pétrolière, en se tournant vers les énergies renouvelables, a estimé le directeur général du Centre arabe d'études pétrolières, Nicolas Sarkis. "Il y a un programme global et cohérent de développement énergétique qui est en train d'être mis en place", en Algérie, a-t-il affirmé à l'APS, en marge d'une conférence sur l'avenir des Etats pétroliers arabes après la catastrophe nucléaire japonaise et le "printemps" arabe, organisée à Paris. Pour l'expert dans le domaine énergétique, c'est une chose "essentielle que les pouvoirs publics en Algérie aient mis le holà à cette politique de maximisation de la production pétrolière", une démarche qui, a-t-il dit, permet d'entrevoir un meilleur avenir pour les générations futures. "Des barils de pétrole ou des mètres cubes de gaz conservés dans le sous-sol seront à l'avenir beaucoup plus précieux que des dollars perçus et déposés dans des banques", a expliqué l'expert, affirmant que ces ressources représentent un "actif qui sera beaucoup mieux valorisé s'il est conservé en terre dans la mesure où l'on peut le conserver". M. Sarkis s'est, par ailleurs, félicité de la "volonté de l'Algérie de diversifier ses différentes sources d'énergie". "Fort heureusement, l'Algérie dispose, à ce niveau-là, de grands avantages dont une longue période d'ensoleillement lui permettant développer l'énergie solaire, entre autres, et l'éolien". Il a, à cet égard, fait référence au projet Desertec, évalué à 400 milliards de dollars, destiné à exploiter le potentiel solaire de l'Algérie pour produire de l'énergie alternative dont une partie sera exportée vers l'Europe. Selon M. Sarkis, développer les énergies renouvelables "n'est pas seulement développer de nouvelles sources d'énergie, mais créer une nouvelle industrie, et partant, des services et de nouveaux emplois". Le programme national des ENR, qui a identifié une soixantaine de projets à réaliser, vise à porter progressivement la production d'électricité à partir de ces énergies, d'ici 20 ans, à 40% de la production globale d'électricité. Il vise à installer une puissance d'origine renouvelable de près de 22.000 MW d'ici 2030 dont 12.000 MW pour couvrir la demande nationale et 10.000 MW destinés à l'exportation "si les conditions y sont favorables". Selon la revue Pétrole et Gaz arabes (PGA), les incidences des soulèvements populaires dans la région, conjuguées au désastre nucléaire de Fukushima suite au séisme qui a frappé le Japon, donneraient un "coup d'accélérateur" aux énergies renouvelables. A en croire des estimations établies en 2010 par l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les besoins mondiaux en énergies renouvelables étaient supposé bénéficier d'une progression rapide, à 7,9% par an, pour passer de 0,72% en 2008 à 4,2% en 2035 du mix global.