La nécessaire accélération de la mise en oeuvre des mesures de protection et de valorisation de l'arganier a été soulignée samedi à Tindouf au cours d'un séminaire national sur la préservation et la valorisation de cette espèce végétale. Ce séminaire permet aux représentants d'institutions universitaires du pays, dont ceux issus de l'Institut national des forêts et des secteurs de l'environnement et de l'agriculture, de faire un état des lieux sur la situation de l'Argania Spinosa, arbre endémique de l'Algérie et du Maroc, et de débattre des moyens de sa préservation. En Algérie, l'aire de répartition géographique de l'arganier couvre "un territoire relativement important dans le nord-ouest de la wilaya de Tindouf où cette espèce constitue la deuxième essence forestière après l'Acacia", indiquent les organisateurs. L'Arganeraie régresse en termes de superficie et surtout de densité. "Il y a lieu de prendre des mesures urgentes pour sa préservation, sa valorisation, et son classement en aire protégée dans le cadre de la loi du 17 février 2011 relative aux aires protégées dans le cadre du développement durable", estiment-ils. La dégradation des forêts est telle que les constats alarmants des décennies précédentes sont confirmés par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture qui confirment que les forêts "ne recouvrent plus qu'environ 31 % des terres émergées, qu'elles se sont dégradées presque partout et qu'environ 13 millions d'hectares de forêts sont annuellement détruits au profit de l'agriculture, l'urbanisation, les routes et, entre autres les mines", font savoir les organisateurs. Le conservateur des forêts de la wilaya de Tindouf, M. Sedat Abdelkader, souligne l'intérêt des initiatives de développement et de préservation des espèces végétales, notamment d'essence forestière, à l'instar de l'arganier, une espèce qui se concentre dans les zones de Touirat Bouam, Merkala et Targanet, pour ce qui est de la wilaya de Tindouf. Dans un souci de préserver cet arbre, le responsable des forêts de la wilaya fait état du déblocage, à la faveur du fonds de développement des régions du sud de 2010, d'un montant de 50 millions DA pour la réalisation d'actions de protection et de valorisation de l'arganier dans la wilaya. La première phase de protection de l'arganier, lancée dans la région de Touirat Bouam, à 120 km de Tindouf, lieu de concentration de cet arbre de la famille des sapotacées, consiste en la réalisation d'un poste de contrôle pour les gardes forestiers qui luttent contre l'exploitation anarchique et la dégradation de l'arganier, à l'instar des actions de destruction relevées dans la région de Oued El-Ma où pousse également cet arbre, explique-t-il. Le développement de l'arganier dans la région, par le boisement d'une surface de 20 ha en plants d'arganier et la création d'une pépinière d'arganiers, font partie des mesures retenues au titre de cette ambitieuse opération de valorisation et de préservation de cet arbre saharien. Elle prévoit, selon le même responsable, le redéploiement d'agents forestiers à travers les zones de concentration de l'arganier pour la protection des rares espèces faunistiques et végétales de la région, ainsi que la régénération d'autres espèces végétales. Les statistiques de la Conservation des forêts rappellent que le territoire de l'arganier s'étendait sur plus de 60.000 hectares dans la wilaya de Tindouf, avant de connaître un rétrécissement graduel du fait de plusieurs facteurs liés aux aléas climatiques et naturels (sécheresse) et à l'action de l'homme (abattage illicite et pâturages anarchiques). Premier du genre dans la wilaya, ce séminaire, qui se poursuivra jusqu'au 11 avril, prévoit une série de communications et d'exposés afférents à la croissance de l'arganier et à la biodiversité dans les Hamadas de Tindouf. Deux ateliers ont été mis en place. Le premier est chargé du volet de la protection de l'arganier, et le second de la valorisation de l'espèce. Initiée par le ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement, et la Fondation ''Déserts du Monde'', en collaboration avec la wilaya de Tindouf, dans le cadre de l'Année année internationale des Forêts (2011), cette rencontre est proclamée par l'Assemblée générale de l'ONU, afin de renforcer les initiatives visant à promouvoir la gestion durable, la préservation et le développement des forêts sur le plan mondial, rappelle-t-on.