L'Union européenne va assister l'Algérie dans le domaine de l'évaluation de la conformité des produits industriels algériens afin de faciliter leur accès au le marché européen, a-t-on apris jeudi auprès du ministère de l'Industrie, de la PME et de l'investissement. Cet accompagnement sera mis en oeuvre à la faveur d'un programme d'appui au ministère de l'Industrie, de la PME et de l'investissement (Mipmepi), qui a été lancé officiellement en présence de plusieurs responsables algériens et européens, notamment la chef de la délégation de l'UE en Algérie Laura Baeza. L'assistance industrielle accordé par l'UE à l'Algérie s'inscrit dans le cadre du premier programme d'appui à la mise en oeuvre de l'accord d'association (P3A) qui va arriver à échéance en 2012. Un deuxième programme d'un montant de 30 millions d'euros, également financé par l'UE, en prendra le relais à partir de cette date. Le programme d'appui au ministère de l'industrie va coûter un million d'euros et va s'exécuter sous forme de jumelage entre les organismes algériens d'accréditation, de normalisation et de métrologie et ceux européens, selon Belkacem Djaballah, directeur de la division de la qualité et de la sécurité industrielle au Mipmepi, Trois organismes européens de normalisation vont s'impliquer dans cette opération, selon M. Samir Driss, chef du projet pour la partie algérienne. Il s'agit de l'association française de normalisation (Afnor), mandatée par le ministère de l'économie et des finances pour conduire ce jumelage, de l'institut allemand de normalisation (DIN) et de l'institut fédéral allemand de recherches et d'essais de matériaux. Le jumelage va concerner prioritairement les secteurs des matériaux de construction et les produits électriques de basse tension vu les potentialités qu'ils recèlent à l'exportation, a précisé M. Driss. Le choix des deux secteurs visent à améliorer la compétitivité de l'industrie algérienne dans la perspective de la création de la zone de libre échange entre l'Algérie et l'UE, relève encore M. Driss. Le programme devrait faciliter l'accès des produits industriels algériens sur le marché européen et garantir également la qualité des produits européens mis sur le marché algérien, note de son côté Thierry Crignou, chef du projet pour la partie européenne. A titre d'exemple, un produit fabriqué en Algérie, "made in Algeria" affichant le marquage CE apposé en Algérie pourra entrer librement en Europe. En contrepartie, les produits "made in Europe" marqués CE pourront eux aussi entrer en Algérie. Ce jumelage prévoit aussi de renforcer les capacités de l'Algérie dans le domaine de la conformité des produits industriels en vue de négocier des accords avec l'UE en matière d'évaluation de la conformité et de l'acceptation de produits industriels dits (ACAA, Agreement on conformity assessment and acceptance of industriel products), a précisé Aissa Zelmati directeur du programme P3A. Mais, pour y parvenir, l'Algérie doit se doter d'organismes d'évaluation de la conformité, compatibles avec ceux de l'UE afin d'assister les industriels algériens dans l'élaboration des dossiers techniques d'évaluation de la conformité du marquage ''CE'' approprié. Ce programme d'appui au ministère de l'Industrie est le dernier des cinq jumelages initiés dans le cadre du P3A. Les quatre premiers ont concerné l'administration fiscale, le ministère du commerce, l'algérienne des eaux et l'Agence nationale de l'artisanat traditionnel (Anart).