L'Europe exige des normes strictes qui sont autant de préalables à l'exportation des produits algériens. L'Union européenne ne cesse d'édicter des directives pour protéger la santé de ses citoyens. Conséquence, les produits qui leur sont proposés doivent répondre à des normes draconiennes. Or, il se trouve que l'Algérie aspire à exporter de nombreux produits industriels à destination de l'Europe. Dans le secteur industriel, la priorité sera donnée aux matériaux de construction et aux produits électriques. C'est ce qu'on a appris hier à Alger, lors d'un point de presse animé par Aïssa Zelmati, directeur du Programme d'appui à la mise en oeuvre de l'Accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne. Etaient également présents Samir Drissi, directeur d'études à la direction de l'infrastructure qualité au ministère de l'Industrie. La démarche algérienne et européenne vise à préparer les industriels à s'adapter à la zone de libre-échange avec l'Union européenne dans six ans. Pour cela, il y a un projet de jumelage au profit du ministère de l'Industrie des Petites et moyennes entreprises et de la Promotion des investissements en partenariat avec un consortium franco-allemand. Deux cadres de l'Association française de normalisation étaient d'ailleurs présents lors de la rencontre d'hier. L'Institut fédéral de recherches et d'essais de matériaux et l'Institut allemand de normalisation sont les deux autres institutions à s'impliquer dans le projet. Du côté algérien, trois institutions sont concernées par le jumelage. Il s'agit de l'Institut algérien de normalisation, de l'Organisme algérien d'accréditation et de l'Office national de métrologie légale. Ce jumelage se déroulera sur une période de 18 mois et est financé par l'Union européenne grâce à un budget de un million d'euros. Parmi les objectifs assignés à cette action, il y a l'harmonisation de la législation technique algérienne concernant les secteurs industriels avec celle en vigueur en Union européenne ainsi qu'avec les exigences de l'Organisation mondiale du commerce. Si des produits algériens sont conformes aux standards de qualité européenne, cela devrait bénéficier aussi au consommateur local, ont expliqué les intervenants. L'administration ne sera pas la seule à bénéficier du jumelage. La sensibilisation des opérateurs économiques est également prévue. Les industriels et leurs associations, les importateurs, l'organisation de défense du consommateur sont parmi les acteurs concernés par la démarche. L'ensemble de ces propositions devraient permettre d'atteindre les normes européennes dans chaque domaine abordé. Par exemple, le ministère du Commerce est intéressé par les normes dans les domaines de fabrication des jouets, de l'électroménager domestique et des appareils à pression, allant des cafetières jusqu'aux extincteurs et chaudières. En un an et demi, la partie algérienne est censée se rapprocher de la législation de l'Union européenne. En tenant compte des spécificités et de la réalité algérienne. A titre d'exemple, Afnor est une association et Algerac est un Epic. L'Union européenne veut aussi un rapprochement des normes dans de nombreux autres domaines, qu'ils soient liés ou non à l'industrie et au commerce. C'est le cas pour les impôts, l'eau, l'artisanat et la concurrence. Un document remis à la presse rappelle que le projet de jumelage pour la préparation d'accords avec l'Union européenne dans le domaine de l'évaluation de la conformité a été initié à la demande du ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion des Investissements pour améliorer la compétitivité des produits algériens dans les marchés internationaux et faciliter leur accès au marché de l'Union européenne. Pour atteindre l'objectif d'améliorer la compétitivité des produits algériens, plusieurs étapes doivent être franchies car ils doivent d'abord être analysés et reconnus conformes à des normes de qualité bien définies par des laboratoires qui auront été eux-mêmes accrédités. Les certificats délivrés par ces laboratoires seront reconnus dans les pays avec lesquels l'Algérie aura passé des accords de conformité pour éviter un double examen des produits en Algérie dans les 27 pays européens. Induisant un gain de temps et d'argent.