L'histoire de l'Union générale des étudiants musulmans algériens (Ugema), son parcours et le rôle joué dans la lutte de libération nationale contre l'occupant français, devrait servir de modèle pour les mouvements associatif et syndical en Algérie, a estimé lundi à Alger le politologue américain Clement Moore Henry. Selon ce politologue, auteur du livre "L'Ugema (1955-1962) Témoignages", paru en 2010 chez Casbah, cette organisation estudiantine, créée en 1955, représentait une "pépinière" pour le mouvement associatif et syndical algérien naissant, en même temps qu'une "poussée de la société civile algérienne", a-t-il dit lors d'une conférence donnée à la librairie "Socrate News" du quotidien "Algérie-News". Le conférencier a tenu à souligner que l'Ugema "était loin d'être un outil ou une machine, créés par le Front de libération nationale (Fln)". Sa création s'inscrivait dans le cadre du syndicalisme estudiantin qui soutenait la cause algérienne, précise l'orateur, ancien représentant de l'Union des étudiants américains à Paris en 1957, avant d'être expulsé de France en 1958 pour cause de soutien à la cause algérienne. Les témoignages de la trentaine de personnalités fondatrices et membres de l'Ugema recueillis dans son livre ont permis au Pr. Henry de collecter une somme d'informations "intéressantes" et de comprendre les raisons qui ont prévalu au "suicide" de l'Union, qualifiée d' "armature de la diplomatie algérienne", à l'approche de la victoire. "L'Ugema (1955-1962) Témoignages", un ouvrage de 630 pages, est axée sur la période "55-62" qui a connu l'histoire de l'Union, son évolution et sa contribution à la lutte de libération nationale. L'auteur qui se trouve en Algérie dans le cadre d'une résidence d'écriture, prépare la traduction vers l'arabe de son livre. L'Ugema a été créée le 8 juillet 1955 à Paris (France) lors d'un congrès constitutif. L'organisation qui s'inscrivait dans le prolongement du mouvement national, regroupait quelque 500 membres.