Les Journées du théâtre professionnel de Constantine, lancées mardi soir pour durer jusqu'au 12 mai, ont connu un début plutôt timide, marqué par une faible affluence du public. "Lalla oua essoultane", la dernière production du théâtre régional de Bejaia, donnée en ouverture de la manifestation et jouée devant une salle à moitié vide, méritait pourtant un autre accueil. La pièce dont c'est la deuxième représentation après sa générale, a su capter de bout en bout l'attention du public clairsemé qui l'a saluée par une standing ovation. La manifestation qui se tient à un mois d'intervalle d'un "printemps théâtral de Constantine" qui n'avait pas vraiment marqué les esprits, "aurait dû bénéficier d'une information, voire d'un battage médiatique plus conséquent pour tirer le public d'une torpeur proche de l'indifférence, affichée ces derniers temps vis-à-vis du théâtre", ont estimé des connaisseurs rencontrés sur place. "Lalla oua essoultane" dont la mise en scène est signée de Ahcène Azezni d'après une adaptation de Omar Fetmouche de la pièce "J'ai choisi" de Tewfik El Hakim, est une comédie sur l'affrontement, dans le pouvoir, entre la force et la loi. Une £uvre qui a su éviter les travers du discours politique direct et du "sloganisme" pour donner au public un spectacle agréable et digest que ce soit par le jeu des comédiens ou par sa scénographie signée Yahia Benamar. Neuf autres productions théâtrales sont au programme de la manifestation à laquelle participent, outre les Théâtres régionaux de Constantine, Béjaïa, Skikda, Oum El Bouaghi et Batna, des associations et des coopératives théâtrales privées à l'instar "Mesrah El Belliri" de Constantine, "Founoun Annaba", l'association "Thiziri" d'Alger et la coopérative culturelle Sétif. Les journées du Théâtre professionnel de Constantine sont dédiées à la mémoire du comédien Ibrahim Filali, un enfant de la ville décédé le 16 juin 1977 dans l'accident de la circulation qui avait endeuillé le Théâtre algérien, coûtant également la vie à la grande comédienne Yasmina.