ALGER - La révision de la loi relative aux partis politiques de 1990, à l'ordre du jour des consultations politiques qui débutent samedi, devrait englober des amendements prévus dans la Constitution, dont la représentativité de la femme et le respect des valeurs nationales. La refonte de cette loi, qui concernera le rôle des partis politiques, leur mission et leur organisation, avait été annoncée par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, pour permettre une contribution "plus efficace" de ces partis au processus de renouveau du pays. "Il appartiendra alors aux partis de s'organiser, de renforcer leurs rangs, d'exprimer leurs opinions et d'activer dans le cadre de la Constitution et de la loi, afin de convaincre les citoyens, notamment les plus jeunes, de la pertinence et de l'utilité de leurs programmes", avait souligné le président de la République. A cet effet, des partis politiques ont déjà émis des propositions à l'image du parti Front de libération nationale (FLN) qui a indiqué que "la consultation populaire devrait être la pièce maîtresse de cette loi (taux de représentation) et les partis porteurs de programmes". Le Mouvement Islah a prôné, quant à lui, l'avènement d'une "alternance démocratique" à la tête des partis, estimant que "cette exigence implique la "limitation des mandats" des chefs de partis. Il a considéré "inconcevable" voire "inconséquent" que de premiers responsables de partis "revendiquent la limitation des mandats présidentiels, tout en succédant à eux-mêmes à la direction de leurs formations politiques". Le Parti des Travailleurs (PT) préfère, de son côté, "temporiser" et attendre le projet de loi pour "juger sur pièce". Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia, a indiqué récemment que les textes de lois concernant notamment les partis sont "en cours d'examen" car relevant des prérogatives du ministère de l'Intérieur, précisant que ''d'autres parties sont associées à la préparation de ces textes". L'objectif recherché à travers la révision de la nouvelle loi consiste à donner naissance à des partis "plus démocratiques" dans leur fonctionnement et "plus représentatifs" de leur électorat, a-t-il expliqué. La modification de la loi vise à avoir des partis qui prêchent la légalité et qui aient une bonne représentativité, des statuts clairs et un fonctionnement interne démocratique, où les dirigeants sont convenablement élus sans contestation ni mouvements de redressement en leur sein, a-t-il ajouté. La nouvelle loi devrait aussi "consacrer" des principes fondamentaux comme la parité hommes-femmes et le respect des valeurs nationales par les formations politiques. Pour le ministre, la loi de 1990 s'est révélée "trop permissive" donnant lieu à l'agrément d'une soixantaine de partis dont il ne reste plus aujourd'hui qu'une vingtaine.