ALGER - A l'approche des examens du baccalauréat 2011, qui débutent le 11 juin, les dizaines de milliers de candidats, qui se préparent à l'épreuve reine, ont tout naturellement l'esprit écartelé entre l'appréhension du faux pas toujours possible et la volonté de réussir mais ont tous en partage la recherche de différentes formules pour gérer l'inévitable angoisse. Beaucoup de candidats disent avoir peaufiné un "programme spécial" fait d'astuces personnelles pour surmonter la forte pression, réelle ou supposée, qu'ils subissent et qu'ils gèrent tant bien que mal en fonction de l'environnement dans lequel ils évoluent. Nawel, élève en mathématiques, au Technicum de Dely Brahim à Alger a opté, avant le jour J, pour un "petit" séjour chez sa grand-mère, à la campagne, en Kabylie, où elle est sûre de trouver une "belle sérénité" étant persuadée que c'est bien la meilleure manière de "faire le vide" avant le grand saut. Quelques jour là-haut dans les montagnes et elle dit déjà être suffisamment préparée à cet instant crucial qui décidera de son avenir dans la vie, d'autant qu'elle souhaite aller le plus loin possible à l'Université puis dans sa carrière d'adulte. Mais le stress est toujours là, obstiné, pesant, en particulier lorsqu'elle pense aux sujets qui seront "sortis" pendant les épreuves, et à l'idée d'être "à côté de la plaque" notamment pour les matières essentielles desquelles dépend la réussite ou l'échec au "bac", cette apocope magique qui la tourmente. D'autres lycéens, Souheil, Mourad, Celia, Narimane et Assia du lycée Abbane Ramdane (Mohammadia) ont prévu de consacrer un journée ou deux avant l'échéance à une sortie "entre copains". Une occasion "d'extérioriser le stress et donner un répit à nos neurones avant le grand test", résume Souheil. Pour les psychologues, l'angoisse liée à cet "évènement marquant" dans une vie peut être salutaire pour les candidats, en ce qu'il peut les inciter à travailler et à rester vigilants au moment opportun, mais devient négative lorsqu'elle les braque et les empêche de se concentrer. Face à cette situation, les parents se mettent également de la partie à l'exemple de ceux des jumeaux, Adel et Akram, deux candidats en filière Economie et gestion. Papa et maman ont ainsi décidé de se libérer de "tout engagement" pour une bonne quinzaine de jours afin de suivre de très près les différentes étapes du programme de révision de leurs rejetons. "On a décidé de réviser tous ensemble, en chœur, une manière de stimuler un peu plus Adel et Akram et de les mettre, avant l'heure, dans l'ambiance de l'examen", se vantent, un peu la peur au ventre, Mr et Mme Toumi. Attention au risque de déconcentration Pour cette famille de cadres, du quartier du Vieux-Kouba, il arrive souvent que les parents, plus angoissés, transmettent à leurs enfants cette hantise qui est souvent à l'origine de la déconcentration, du blocage et des troubles de mémoire. Ils oublient cependant de préciser que cette manière de faire peut, selon les spécialistes, rajouter à la forte dose de stress que subissent les éventuels futurs bacheliers. Darine, candidate de la filière Sciences de la nature d'un lycée privé à Ouled Fayet, explique que la dramatisation "injustifiée" de cet examen, fut pour une large part à l'origine de son échec l'an dernier. Elle semble décidée à ne pas refaire la même erreur et affiche sa détermination : "Le bac avec mention ne m'échappera pas cette année". "Je souhaite que tous les parents aident leurs enfants à surmonter le stress d'avant examen pour leur permettre de franchir ce cap avec sérénité. De toute façon ça ne sert à rien de les déconcentrer", conseille-t-elle. Au-delà de la préparation basique à cet examen, toutes les parties (enseignants, parents, élèves) soutiennent que le baccalauréat se prépare dès la 1ère année de l'enseignement secondaire, et sûrement pas pendant les dernières semaines avant le l'épreuve. La thérapie de groupe aussi... Mme Khalida, psychologue, recommande que chaque candidat dorme "suffisamment", suive une alimentation "saine" et équilibrée et, quand cela est possible, pratiquer une activité sportive afin d'équilibrer ses efforts physique et mental. Cette spécialiste en psychologie infantile, qui comptabilise 25 ans dans le domaine éducatif, soutient en outre que le café, le thé et les cigarettes, entre autres, ne font qu'"énerver et exciter inutilement les élèves", à l'opposé de ce que qu'on pourrait penser. Elle rappelle, dans le même ordre d'idées, que les médicaments (les fameux calmants) que prescrivent certains médecins créent chez les candidats des perturbations inutiles aux effets néfastes en matière de concentration notamment. La meilleure formule, selon cette psychologue, consiste à réviser en groupe, à ne pas hésiter à poser des questions aux enseignants, et à s'encourager mutuellement pour surmonter la peur envahissante du baccalauréat. "La réussite au bac est votre seul objectif, soyez optimistes et imaginez-vous à l'université, cela vous aidera à aller de l'avant", lance-t-elle en guise d'encouragement final aux candidats.