ALGER - Ahmed Ouyahia, secrétaire général du parti du Rassemblement national démocratique (RND) et Premier ministre a souligné, mercredi à Alger, la nécessité de développer la culture de l'investissement pour construire une économie nationale forte qui renforce la confiance du citoyen en son pays. Invité de l'émission "Hiwar Essaa" (débat de l'heure) de la télévision nationale, M. Ouyahia a souligné "nous devons consentir davantage de sacrifices et d'efforts pour garantir le droit des générations". Il a également insisté sur la nécessité de garantir le foncier industriel et exploiter le foncier inoccupé disponible à travers le pays notamment dans les régions des hauts plateaux et du sud, rappelant que quelque 10000 hectares sont inexploités à travers l'ensemble du territoire national. A cet effet, M. Ouyahia a indiqué que le gouvernement prend des mesures incitatives et accorde des avantages fiscaux dans les régions des Hauts plateaux et du sud pour attirer l'investissement. Il a également souligné que le gouvernement œuvre à assurer la stabilité des lois relatives aux questions économiques à travers les deux lois de finances complémentaires (2010 et 2011), indiquant "nous nous engageons à assurer la stabilité de ces lois, au moins durant les cinq ou sept prochaines années". A une question sur les entraves à l'investissement, le SG du RND a souligné que l'Algérie n'a nullement besoin de fonds mais plutôt d'expérience et de transfert de technologie moderne, ajoutant que "le pays dispose d'importantes réserves en devises (...) et nous sommes favorables à tout marché important susceptible d'attirer l'expérience, la technologie moderne et le management". La loi de finances complémentaire (LFC) 2009 intervenue suite à la crise économique mondiale a introduit des changements concernant les conditions de l'investissement étranger en Algérie et adopté la règle 51/49 % qui accorde à l'Etat algérien la majorité dans les projets d'investissement en Algérie. "Des opérateurs économiques étrangers activent en Algérie suivant la règle 51/49 % décriée par le passé", a-t-il précisé, ajoutant qu'elle est "désormais admise par beaucoup d'investisseurs étrangers en Algérie". Il a cité, à titre d'exemple, "des entreprises françaises, allemandes et finlandaises qui ont admis cette méthode". M. Ouyahia a également affirmé que la dernière tripartite économique avait également pris en charge les préoccupations des opérateurs privés et œuvré à leur assurer des conditions de travail confortables. Parmi les résultats de la tripartite économique, M. Ouyahia a cité "le rééchelonnement de la dette des entreprises privées, l'appui des crédits des entreprises relevant des secteurs publique et privé et la prise en charge des risques de change pour les opérateurs privés". "Nous ne faisons aucune distinction entre les secteurs privé et public", a-t-il ajouté. Il a précisé, dans ce sens, que le gouvernement et les responsables de l'Etat "ont une vision unifiée : développer l'économie du pays, estimant que la loi de Finances complémentaire 2009 vise à "prendre en charge l'économie nationale et non pas à favoriser les entreprises publiques uniquement". Il a ajouté que l'ensemble des conclusions de la tripartite permettent une prise en charge des entreprises nationales et des jeunes en particulier. M. Ouyahia, s'était engagé lors de cette tripartite, consacrée à la promotion de l'entreprise, de l'investissement et de l'activité économique et à œuvrer à la mise en œuvre cette année des décisions de la tripartite. M. Ouyahia, a par ailleurs souligné qu'"il n'y a pas d'inflation majeure en Algérie", excluant toute crise inflationniste cette année à la faveur du soutien des prix de plusieurs produits de base par l'Etat. Les produits alimentaires de base subventionnés par l'Etat sont notamment le pain, la semoule, le lait, le sucre et l'huile, outre le soutien des prix de l'eau, du gaz et de l'électricité. La Loi de finances complémentaire 2011, qui consacre plus de 270 milliards de dinars au soutien des prix des produits de base, prévoit un taux d'inflation cette année en Algérie de près de 4 %.