ALGER - La commission en charge de recueillir les "vues et propositions" des dirigeants de partis politiques, des personnalités nationales et d'un vaste éventail de représentants de la société civile, sur la base du grand chantier de reformes politiques ouvert en avril par le président Abdelaziz Bouteflika, a reçu ses derniers invités mardi sans toutefois fermer la porte à d'éventuels nouveaux hôtes. Selon une source proche de l'Instance consultative que préside Abdelkader Bensalah, il n'est pas exclu en effet que cette instance puisse, avant la clôture officielle de ses activités, recevoir dans les prochains jours des personnalités invitées, au même titre que les autres, à exprimer leurs observations et suggestions sur les réformes envisagées et qui n'ont pas pu prendre part à ces consultations pour des "considérations personnelles". Entamée le 21 mai dernier, ces consultations seront sanctionnées par l'élaboration d'un document qui sera présenté incessamment au chef de l'Etat et dans lequel seront consignés tous les avis et propositions des différentes parties ayant pris part à ces consultations. Les propositions seront ensuite présentées au gouvernement qui élaborera, sur cette base, des projets de loi qui seront soumis à l'Assemblée populaire nationale en septembre prochain. Le président de la République avait annoncé dans son discours à la nation du 15 avril dernier des réformes politiques englobant une révision, en 2011, de l'essentiel du dispositif législatif national (loi électorale, loi sur les partis politiques, loi sur les associations, code de l'information, code de wilaya...) et devant être parachevées, après les législatives de 2012, par un amendement "en profondeur" de la Constitution. En une centaine de séances, la commission de M. Bensalah aura reçu plusieurs centaines de personnes entre leaders de partis, personnalités politiques, religieuses, artistiques, universitaires, acteurs du mouvement syndical, médias, jeunes, femmes, communauté nationale à l'étranger, et mouvement sportif national ont fait le déplacement à la présidence de la République où ils rencontré le président de la cette commission, M. Bensalah et ses deux assistants Mohamed Touati et Mohamed Ali Boughazi, conseillers à la présidence de la République. La révision de la Constitution, la refonte des textes de loi relatifs au régime électoral et aux partis politiques, à la place de la femme dans les assemblées élues, au mouvement associatif, au code de wilaya et de la loi sur l'information ont constitué les thèmes dominants qui auront inspiré les uns et les autres dans leurs différents canevas de propositions. Dès le départ et tout en laissant à ses hôtes toute la latitude d'exprimer librement leurs opinions, l'Instance a tenu à baliser le chemin pour que nul ne sorte de ce que les Algériens ont en partage : les amendements législatifs à introduire devront s'inscrire dans le respect des "constantes de la société algérienne et des éléments constitutifs à son identité nationale" et visent prioritairement à renforcer l'édifice institutionnel qui repose sur les règles de "l'exercice démocratique, de la participation et du libre choix du citoyen". Certains invités de la commission Bensalah ont par ailleurs saisi cette opportunité hautement politique pour émettre un certain nombre de propositions spécifiques à leur secteur d'activité pour, selon eux, offrir un meilleur champ de développement et une dynamique nouvelle à leurs activités respectives pour le développement global du pays. Des partis politiques ainsi que des personnalités nationales ont à l'inverse décliné l'invitation que leur a adressée la commission pour participer au débat général dont l'objectif premier visait à soutenir et à consolider, par des réformes, l'avènement d'une Algérie moderne, démocratique et respectueuse de l'Etat de droit. Si certaines parties ont clairement refusé de participer aux travaux de cette commission en manifestant leur total désaccord, sur le fond comme dans la forme, avec les réformes proposées, plusieurs autres, à l'exemple d'un certain nombre de personnalités nationales ayant occupé de hautes fonctions dans les structures de l'Etat, ont chacun fait parvenir à cette même commission une contribution écrite pour ne pas s'inscrire hors du débat et donner leur appréciation sur le processus de réformes initié par le chef de l'Etat.