ALGER - Air Algérie et certains de ses partenaires ont assuré une quarantaine de vols domestiques et internationaux entre mercredi et jeudi, malgré un durcissement de la grève du personnel navigant commercial de la compagnie nationale qui en est à sa quatrième journée, a-t-on appris auprès du directeur des opérations au sol, Toubal Seghir Réda. A elle seule, Air Algérie a assuré une vingtaine de vols domestiques et internationaux, le reste a été partagé entre les compagnies qui ont répondu à l'appel à l'aide d'Air Algérie, comme Aigle Azur, Air France, Atlas jet (Turquie) et Neos (Italie). Pendant ce temps, à l'aéroport International Houari-Boumediène, il y a visiblement moins de cohue, les voyageurs ne se présentant désormais qu'après avoir pris la précaution de se renseigner aux numéros de téléphone mis à leur disposition par la compagnie depuis le début de la grève. Néanmoins, certaines familles désemparées par "l'absence totale" d'informations, ont exprimé leur désarroi devant ce qu'ils qualifient d'attitude "méprisante" des représentants de la compagnie Air Algérie, certes dépassés par l'ampleur du mouvement en pleine période de pointe. C'est entre autres l'avis d'un père de famille, excédé de se retrouver, avec son épouse et ses deux enfants, bloqué à l'aérogare depuis plus de 24 heures en attente de leur avion pour Istanbul. La cellule de crise mise en place mardi semble gérer tant bien que mal la situation, aidée en cela par un début d'exécution de l'instruction du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui autorise l'affrètement de tout avion disponible afin de répondre aux attentes des passagers bloqués dans bon nombre d'aéroports internationaux et de procéder, en priorité, à leur rapatriement. L'opération paraît toutefois problématique à une période de l'année où tous les appareils disponibles de par le monde sont fortement sollicités, selon les spécialistes. Toujours selon le directeur des opérations au sol, les passagers bloqués à Paris ont "presque tous été rapatriés", tout comme ceux qui rentraient d'Istanbul. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia a déclaré jeudi à Alger que le gouvernement avait donné des instructions pour "l'affrètement d'un plus grand nombre d'avions" afin de faire face aux perturbations résultant de la grève du personnel naviguant commercial (PNC) de la compagnie Air Algérie. Air Algérie assure cependant que la situation chaotique qui règne depuis lundi dans les aéroports nationaux et à l'étranger du fait de cette grève devrait se normaliser progressivement à partir de ce jeudi. La compagnie aérienne nationale, dit avoir pris des dispositions particulières pour gérer cette crise. L'une des solutions immédiates est l'affrètement, depuis mercredi, d'avions avec équipage complet "sans conditions, avec acceptation de la levée des pénalités tarifaires". Air Algérie a affirmé aussi que ''des instructions ont été données aux escales algériennes à l'étranger pour la prise en charge des passagers". Et, pour lever tous les obstacles techniques et de sécurité liés à l'exploitation commerciale de l'espace aérien national, notamment l'exploitation de lignes intérieures par des compagnies étrangères, le ministère des Transports, selon un communiqué d'Air Algérie, ''a accordé des autorisations aux compagnies étrangères pour des vols supplémentaires, à la demande''. Sur un autre registre, plusieurs transporteurs nationaux (maritime et aérien) contribuent, de leurs côtés, en concertation avec Air Algérie et les autorités nationales, à régler au plus vite cette situation exceptionnelle pour les Algériens bloqués dans différents aéroports dans le monde. Ainsi, la compagnie Tassili Airlines a mis à la disposition d'Air Algérie un appareil pour assurer des vols domestiques et deux autres appareils pour assurer des vols de et vers l'Afrique. Quant à l'Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (ENTMV), elle a déjà assuré le transport d'environ 500 passagers entre Marseille-Alger, Alicante-Oran et Barcelone-Alger via Palma Mallorca, avait annoncé hier mercredi à l'APS son PDG, Ahcène Graïria. Par ailleurs, le secrétaire d'Etat chargé de la Communauté nationale à l'étranger, Halim Benatallah, avait assisté mercredi à une réunion d'urgence aux côtés du directeur général d'Air Algérie, Mohamed Salah Boultif, et des membres de la cellule de crise, mise en place après le déclenchement de la grève. M. Benatallah avait assuré que des moyens seront mobilisés pour permettre à tous les passagers d'être transportés "dans les meilleurs délais", et que ''le dispositif mis en place permettrait de répondre à cette situation de crise''. Quant au PDG d'Air Algérie, il a notamment affirmé à la radio nationale qu'en dépit des difficultés, le premier transporteur aérien national faisait tout pour exploiter le maximum de vols selon les disponibilités du personnel navigant''. Mercredi, 19 vols étaient prévus sur la France pour une capacité totale de 4.370 passagers, 14 vols sur le restant du réseau international (3.980 passagers), 34 vols sur le réseau domestique (4.180 passagers), et sur l'Afrique avec des avions de Tassili Airlines, pour 450 passagers. En résumé, la tension devait retomber à compter de ce jeudi dans plusieurs aéroports internationaux, particulièrement à Marseille et Paris, et d'autres aérogares français avec la décision d'affrètement d'avions de compagnies étrangères, et l'autorisation accordée par le ministère des Transports à ces transporteurs de programmer des vols supplémentaires vers l'Algérie.