BIR LAHLOU (Territoires occupés) - Le président sahraoui et Secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz a mis en garde le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon contre la situation "dangereuse" qui prévaut dans la ville occupée de Boujdour en raison de l'intervention militaire marocaine visant à empêcher les citoyens sahraouis d'exprimer pacifiquement leurs revendications légales. Dans un message adressé à Ban Ki-moon rapporté l'Agence de presse sahraouie (SPS), le président sahraoui a sollicité "une intervention rapide" pour protéger les civils sahraouis sans défense et lever le blocus militaire imposé depuis mercredi dernier à la ville de Boujdour (troisième ville sahraouie) qui demeure sous la responsabilité de l'ONU. Face à cette situation, le président sahraoui a appelé le SG de l'ONU à "faire pression sur le Maroc pour l'amener à dévoiler la vérité et déterminer les circonstances de cette intervention qui a ciblé des civils sans défense et permettre aux observateurs et journalistes indépendants de se rendre sur place". Le président sahraoui a estimé que ces violations incessantes qui s'ajoutent aux anciens crimes, à l'instar de l'attaque militaire qui a ciblé le camp de Gdim Izik et la ville de Laayoune "confirment le besoin pressant de créer une instance onusienne de protection des droits de l'Homme au Sahara occidental". Mercredi dernier, les Cinq coordinations des chômeurs sahraouis de la ville occupée ont décidé d'entamer un sit-in ouvert à partir de mercredi dernier. Aux environs de 22h00, les protestants ont été surpris par "une intervention violente des éléments de l'armée et de la police qui ont matraqué et torturé les citoyens sans défense et procédé à la destruction des tentes", a indiqué SPS. Les forces marocaines ont "traqué les citoyens sahraouis dans les ruelles de la ville et tenté de prendre d'assaut plusieurs habitations après que les citoyens aient brandi des slogans appelant à protéger les richesses naturelles sahraouies du pillage et permettre l'autodétermination du peuple sahraoui tout en dénonçant les violations flagrantes des droits de l'Homme commises par l'Etat marocain". Cette intervention "brutale" des forces de l'armée marocaine a fait des blessés parmi les contestataires. Elle visait à soutenir les forces de police dans la ville de Boujdour qui enregistre, depuis plus de deux semaines, à l'instar des autres villes sahraouies occupées, "une effervescence sociale pour protester contre l'exclusion et la privation qu'exercent les autorités de l'occupation contre toutes les catégories du peuple sahraoui", a conclu la même source.