Violence n Plus de 40 citoyens sahraouis, voulant se joindre à un campement de leurs compatriotes exilés à El-Ayoun occupée, ont été blessés suite à l'intervention musclée des forces de la gendarmerie marocaine. «Les citoyens sahraouis, qui apportaient de la nourriture et de l'eau à leurs compatriotes, voulaient se rendre au campement en empruntant des chemins latéraux non pavés pour déjouer la vigilance des forces armées marocaines, dépêchées sur les lieux pour empêcher la venue de nouveaux manifestants», a indiqué, hier, le ministère des Territoires occupés et de la Diaspora dans un communiqué repris par l'agence de presse sahraouie SPS. Au moment de passer devant l'un des postes de contrôle installés à l'entrée du campement, les citoyens sahraouis ont été assaillis par les forces armées de la gendarmerie qui ont blessé plus de 40 personnes dont des femmes, des enfants et des vieillards. Pour rappel, plus de 14 000 Sahraouis étaient sortis, depuis plus de deux semaines, des villes occupées d'El-Ayoun, Dakhla, Boujdour et Smara, et se sont installés dans des camps qu'ils ont baptisés «camps de l'indépendance» pour protester contre «la marginalisation et l'oppression qu'ils endurent sous l'occupation marocaine. Très rapidement, les autorités marocaines ont dépêché sur les lieux des forces militaires et sécuritaires pour quadriller ces camps et réprimer toute tentative de manifestation. Le président de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) et Secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a appelé l'ONU à intervenir en vue d'éviter «un massacre» contre les Sahraouis installés dans des camps dans les régions occupées. Dans une lettre adressée au SG de l'ONU, Ban Ki-moon, le président sahraoui a indiqué que «la présence de différentes forces militaires et sécuritaires qui assiègent les camps constitue une grande préoccupation quant aux véritables intentions du gouvernement marocain», a indiqué, hier, l'Agence de presse sahraouie (SPS). «Ces forces rappellent les mêmes scènes ayant accompagné l'invasion militaire du Sahara occidental, le 31 octobre 1975, et le génocide perpétré contre des citoyens sahraouis sans défense», a précisé le président Abdelaziz. «Depuis la dernière lettre que je vous ai adressée le 18 octobre, des développements ont été enregistrés et font craindre le pire concernant quelque 1 500 citoyens sahraouis installés depuis le début du mois dans des camps à l'est de la ville d'El-Ayoun occupée», a-t-il ajouté. Le président sahraoui a mis en garde contre l'intensification de la présence militaire et sécuritaire marocaine dans la ville occupée d'El-Ayoun et sa périphérie ainsi qu'autour du camp des Sahraouis à l'est de la ville. Il a appelé, dans ce contexte, le Secrétaire général à «intervenir en urgence» et la communauté internationale «à assumer ses responsabilités». Le président Abdelaziz a réitéré son appel à la mise en place d'un mécanisme onusien pour la protection et la surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental, ainsi qu'à l'acheminement sans plus tarder des aides à ces personnes en vue d'éviter «une catastrophe humanitaire imminente».