ROME - Le ministère italien des Affaires étrangères a annoncé vendredi, avoir chargé l'ambassadeur italien auprès de l'Otan de demander l'ouverture d'"une enquête formelle" suite à une "polémique sur la non-assistance présumée à des bateaux de migrants fuyant la Libye", survenue la veille. Un drame a eu lieu jeudi, en haute mer, faisant des dizaines de morts parmi quelque 300 réfugiés fuyant la guerre en Libye, qui n'ont pu résister à la faim et aux difficultés de la traversée vers les côtes italiennes. "Nous étions 300, mais une centaine, surtout des femmes, n'ont pas survécu, et les hommes ont été obligés de jeter leurs corps à la mer", a dit une rescapée, citée par l'agence Ansa. Rome aurait sollicité un navire de l'Otan se trouvant dans la zone pour secourir les naufragés, en vain, avait alors rapporté la même source. Un porte-parole de l'Otan à Naples, David Taylor, a nié tout refus d'intervention pou secourir les réfugiés, affirmant que "l'Otan répond et intervient toujours dans les situations d'urgence en conformité avec les dispositions du droit international". "Les commandants des navires de l'Alliance ont bien connaissance de ces lois et agissent dans le respect des normes, qui régulent les actions à suivre pour les secours en mer", a-t-il dit. Le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini, a demandé également de manière officielle l'ouverture d'une "discussion interne à l'Otan" pour élargir sa mission au secours aux bateaux de migrants. Frattini a émis le voeu qu'"une possible adaptation du mandat de la mission de sauvegarde des populations civiles en Libye afin d'assurer la protection et le secours de ceux qui à cause des combats sont contraints de fuir sur des bateaux au péril de leur vie", selon la même source. Par ailleurs, le maire de Lampedusa a appelé vendredi à la fermeture des frontières avec la Libye, demandant après de drame "l'intervention de l'Union européenne et même du président Barack Obama" pour mettre fin à cette série macabre en Méditerranée. Il a exprimé "un sentiment de colère envers l'OTAN, qui bien que contacté par les autorités italiennes ne s'est pas manifesté pour secourir les réfugiés à bord du bateau transportant 370 personnes, dont des femmes et des enfants", estimant que " la non-intervention des navires de l'OTAN pour sauver des personnes en détresse est une affaire grave".