ALGER - Les transports urbains et sub-urbains relevant du secteur privé au niveau de la capitale connaissent un grand déficit durant le mois de ramadhan, ce qui influe de manière négative sur les citoyens qui dépendent en grande partie de ces transports. Un déficit qui se fait sentir tôt le matin ou en fin d'après-midi lorsque les transporteurs, en quête de gain rapide, préfèrent travailler pendant les heures de pointe ignorant ainsi les clients qui se déplacent en dehors de ces heures. Face à cette situation, les clients se voient contraints de se déplacer grâce aux "taxis-clandestins" dont les prix flambent notamment à l'approche de la prière du Maghreb et dans les régions sub-urbaines. Les stations de transport de Tafourah, Place du 1er mai, Place des martyrs et Ben Aknoun, fréquentées quotidiennement par un grand nombre de voyageurs, sont désertes après la prière du Asr, à en croire certains citoyens. Mohamed (46 ans), fonctionnaire à Alger-centre et fidèle usager de la ligne Cheraga-Tafourah, a exprimé son mécontentement de la détérioration des prestations fournies par les transports depuis le début du mois de Ramadhan précisant qu'il passe un bon moment dans le bus avant que le conducteur de ce dernier ne daigne démarrer préférant transporter le plus grand nombre de passagers. Pour sa part, Fodil (25 ans) indique rencontrer des difficultés le soir pour rentrer chez lui en raison du manque de moyens de transport (bus et taxis) ce qui le pousse à recourir aux services des taxis-clandestins. Par ailleurs, les propriétaires des taxis-clandestins tirent un grand profit du vide que laissent les transporteurs privés pour s'infiltrer dans les espaces consacrés aux bus et offrir leurs services. Au niveau de la station du 1er mai, les taxieurs font souvent défaut pendant la journée obligeant ainsi leurs clients à recourir à un autre moyen de transport. En réponse aux interrogations de l'APS sur le mode de fonctionnement des moyens de transports privés notamment durant cette période, le président de l'union nationale des transporteurs privés, M. Kamel Bouhannaf a appelé à une révision des lois régissant cette profession précisant que "cette anarchie est due au maque d'organisation et de concertation entre les parties concernées". Il a également préconisé la restauration du travail posté en vue de garantir un service ordinaire durant le mois de ramadhan et la révision de la gestion des stations de transport des voyageurs affirmant que "les entreprises privées ne sont pas habilités et ont montré leurs limites". Pour sa part, le président de la fédération nationale des chauffeurs de taxis, M. Hocine Ait Braham a indiqué que le secteur necessitait une réorganisation, appelant à "la révision des lois le régissant et l'élaboration d'un nouveau cahier des charges". Il a, dans ce sens, indiqué que les chauffeurs de taxis refusent, dans certains cas, d'assurer les prestations aux citoyens en raison de l'ambiguïté des textes régissant la profession. Dans ce contexte, M. Aït Braham a souligné la nécessité de l'élaboration d'un nouveau plan de transport pour la capitale qui a connu ces dernières années une extension jusqu'à la limite des wilayas limitrophes, ce qui a incité les transporteurs à augmenter le tarif arrêté en 2003, a-t-il précisé. Pour sa part, le chef du service de transport urbain à la direction des transports de la wilaya d'Alger, M. Ali Mohamedi a indiqué que la direction a arrêté un programme spécial pour tous types de transport durant le mois sacré de ramadhan. Ce programme est pris en charge par à l'Entreprise de transport urbain d'Alger qui a prévu des bus pour la soirée, a-t-il précisé. La direction a appelé les syndicats de transport urbain à assurer les prestations de transport jusqu'à 23h00, a ajouté M. Mohamedi. S'agissant des infractions commises par les transporteurs privés, il a indiqué qu'une commission de sanctions administratives siège chaque semaine au niveau de la direction pour examiner les plaintes adressées aux services de sûreté et procède à la mise en fourrière des véhicules. Il a, toutefois, déploré le fait que certains citoyens s'abstiennent de déposer des plaintes auprès de la direction en cas de dépassements. Concernant les chauffeurs de taxis, M. Mohamedi a souligné que la plupart des plaintes adressées sont liées au refus de prestation de services qui, a-t-il dit, est "inadmissible au regard de la loi". Depuis le mois de novembre 2009, la direction réceptionne les dossiers des personnes désirant exercer la profession de chauffeur de taxi en vue de renforcer le parc des taxis à Alger, a-t-il indiqué. La direction a réceptionné 7700 nouveaux dossiers de demande pour l'obtention d'un permis de places. 3670 candidats ont suivi une formation à distance dont 1200 ont commencé à exercer leurs professions.