SOUK AHRAS - La possession de chiens pitbull est devenue chose répandue à Souk Ahras, où on les observe de plus en plus souvent, tenus en laisse par des jeunes, des adolescents et même des enfants, dans les rues des cités. Si pour les uns, un "bon" pitbull est un excellent chien de garde, pour certains autres, c'est une "mode" ou un caprice. Chez d'autres leur possession peut s'avérer dangereuse, voire carrément criminelle, puisque des délinquants ont pu les utiliser pour provoquer ou agresser des passants et commettre des vols. Que ce soit au centre-ville ou dans les cités périphériques comme Berral Salah, Hamma Loulou, Ghloussi, "1.700 logements" ou Diar Ezzerga, il n'est pas rare de croiser des jeunes gens tenant en laisse un pitbull, tout fiers de voir leur chien montrer les crocs et faire peur aux passants. De nombreux avis convergent pour estimer que le pitbull peut être considéré comme une arme blanche, au même titre qu'un poignard ou un gourdin. Aussi, les propriétaires doivent savoir que la possession, les déplacements et l'élevage d'un tel animal de compagnie obéit à des règles qui doivent être absolument respectées, estime-t-on. Certaines fois, les pitbulls ont même été utilisés pour "tenter de tenir à distance des policiers enquêtant sur des trafiquants de drogue et de psychotropes", a indiqué à l'APS le responsable de la cellule de communication de la Sûreté de wilaya. Récemment, à la cité Diar Ezzerga, au chef-lieu de wilaya, un pitbull s'est attaqué à un enfant de 5 ans qui ne dut son salut qu'à une rapide intervention des services de police. Selon les responsables du service des urgences de l'hôpital de la ville, 10 cas de morsure de chiens ont été traités durant le mois d'août dernier, dont deux commis par des pitbulls. Pour le président de l'association des parents d'élèves, Amar Mennar, "les autorités locales devraient interdire l'élevage de tels chiens". Un appel soutenu également par le président de l'association culturelle Oued Mellag qui considère que les éleveurs de pitbulls sont influencés par des films d'action occidentaux et "ont introduit chez nous une culture de la violence venue d'ailleurs". A la wilaya, l'on considère par la bouche du directeur de la Réglementation et des affaires générales (DRAG) que dès lors qu'il s'agit d'animaux réputés domestiques, ils sont sous la responsabilité d'un individu qui devra répondre, le cas échéant, de leurs agissements. S'il se trouve des personnes qui vont jusqu'à utiliser des pitbulls pour commettre des méfaits, ils tombent tout naturellement sous le coup de la loi, explique ce responsable. La responsabilité de l'autorité publique n'est engagée que lorsqu'il s'agit de chiens errants, auquel cas, des opérations d'abattage sont organisées, conclut le DRAG. Il reste que de nombreux citoyens de Souk-Ahras sont persuadés que l'élevage de tels animaux, connus, même de l'autre côté de la méditerranée, pour leur férocité et leur agressivité, devrait être sévèrement réglementé.