ALGER - Les maladies respiratoires chroniques, les crises cardiaques, les AVC, les cancers, le diabète et d'autres Maladies non-transmissibles (MNT) tuent chaque années 36 millions de personnes, soit plus de 63% de tous les décès mondiaux. La rencontre de haut niveau des Nations unies sur les MNT prévue pour les 19 et 20 septembre à New York représente une occasion historique pour un changement globale et une meilleure prise en charge de ces maladies. A l'échelle mondiale, 90% de décès prématurés évitables dus aux MNT surviennent dans des pays à revenus faibles et intermédiaires, souligne l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Les participants à cette rencontre plaideront pour une consolidation de la prévention et un meilleur contrôle des MNT. Ils se pencheront, également, sur la corrélation entre le développement économique et les différents volets de la santé, notamment les MNT. Le Forum économique mondial classe les MNT comme une des menaces mondiales majeures au développement économique. Pour les experts, la prévention des MNT peut augmenter le PIB (le produit intérieur brut). Lorsque les MNT augmentent de 10%, la croissance économique annuelle chute de 0,5%. Les pertes dans le produit national des pays à revenus faibles et intermédiaires s'élevaient à des centaines de milliards de dollars en 2010. Une considérable augmentation est prévue d'ici à l'année 2025. Pallier une perte de cette ampleur nécessite un investissement annuel raisonnable de 20 milliards de dollars US pour la mise en œuvre d'un paquet essentiel d'interventions de prévention et de contrôle des MNT. Le secteur de la santé seul ne peut pas faire face à une menace de cette ampleur, indique l'OMS précisant qu'il faut en faire une responsabilité de tous les secteurs afin de protéger la croissance économique en protégeant la santé. La lutte contre les MNT s'impose désormais sous peine d'aboutir à une réduction de la main-d'œuvre et une diminution de la croissance à même de favoriser les disparités nationales et une pauvreté croissante. Les MNT tuent plus de personnes productives dans les pays à ressources faibles et modérées que dans les pays développés : presque 30% de décès dus aux MNT surviennent chez des personnes âgés de moins de 60 ans dans les pays à revenus bas et intermédiaires contre 13% survenant dans des pays développés. Pendant les deux décennies passées, les taux de mortalité des maladies cardiovasculaires ont baissé considérablement dans des pays développés en raison de larges interventions de prévention primaire au sein des populations et des interventions individuelles de santé. Les actions de prévention concernent la lutte contre le tabagisme et la réduction de la consommation de sel qui peut prévenir un tiers des 7 millions de décès annuels dus aux maladies cardiovasculaires pour la plupart liées à l'hypertension artérielle. Le traitement multi-médicamenteux administré aux personnes à risque élevé de maladie cardiaque et d'AVC pourrait empêcher 18 millions de décès pendant les 10 prochaines années. Dans ce contexte, l'OMS a défini une série de mesures à même de réduire le risque à développer des MNT et plus tard à réduire les coûts du traitement. L'OMS appelle à la réduction du tabagisme et de la consommation d'alcool, la réduction de la consommation de sel, de graisses et la haute consommation de sucre, l'augmentation de l'activité physique, le counselling et le traitement multi-médicamenteux pour les personnes à risque de crises cardiaques et d'AVC y compris les personnes souffrant de diabète, le traitement de crises cardiaques par de l'aspirine, l'immunisation contre l'Hépatite B et le dépistage suivi de traitement des lésions précancéreuses pour empêcher la survenue du cancer du col de l'utérus. L'OMS souligne, dans ce contexte, que les pays développés ont réduit de moitié la mortalité cardiovasculaire durant les 20 dernières années en améliorant l'accès au traitement. Trois quarts des crises cardiaques répétées et des AVC peuvent être évités par une thérapie multi drogue. Dans les pays développés, la détection précoce et le traitement opportun permettent à de nombreuses personnes souffrant de différents types de cancer d'être guéri ou de bénéficier d'une longue survie. Le défi consiste maintenant à mettre en œuvre ces interventions dans les pays à ressources faibles ou modérées. Des Chefs d'état, des ministres des affaires étrangères et de la santé, des parlementaires et des représentants de la société civile prennent part à cette importante rencontre onusienne. Les pays pionniers en la matière présenteront leurs expériences qui serviront d'approches nationales au reste des pays. Des tables rondes seront organisées parallèlement à des sessions sur les orientations relatives à la lutte contres les MNT.