CONSTANTINE - Le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès, a indiqué mercredi à Constantine, que la création prochaine d'un pôle biotechnologique du médicament permettra à l'Algérie de "dépasser l'objectif d'une autosuffisance en médicaments à hauteur de 70% tracé dans le cadre de l'actuel quinquennat". Le ministre qui effectuait une visite de travail dans cette wilaya, a affirmé que l'ouverture de ce pôle biotechnologique du médicament, "4ème du genre à l'échelle internationale", permettra à l'Algérie de "rompre définitivement avec la dépendance de l'étranger en matière de médicament". Placer l'Algérie parmi les pays "émergents et compétitifs de l'industrie pharmaceutique" Il a indiqué, dans ce contexte, que la mise en fonction de ce pôle de recherche et de production de médicaments sera en mesure de placer l'Algérie parmi les pays "émergents et compétitifs de l'industrie pharmaceutique". Il a ajouté, à ce propos, que l'Algérie vient de signer une convention avec 9 laboratoires internationaux pour la fabrication de médicaments, pour optimiser le fonctionnement de ce pôle biotechnologique qui se chargera également du développement de la recherche scientifique dans tous les domaines liés à la santé. La production de médicaments pour les maladies orphelines (pathologies pour lesquelles il n'existe aucune thérapeutique efficace, ndlr), les maladies non transmissibles, et pour le traitement du cancer du sang, figure parmi les "projets phares" devant être réalisés au sein de ce pôle biotechnologique, appelé à mettre en valeur le gisement de compétences formées dans les écoles et les universités algériennes, a souligné le ministre. Le centre de recherche en biotechnologies de Constantine sera annexé au futur pôle biotechnologique Le centre de recherche en biotechnologies de Constantine, inauguré en 2007, sera annexé au futur pôle biotechnologique pour permettre au réservoir de compétences de cette ville d'intervenir dans toutes les étapes de création de ce projet et de tirer profit des expériences véhiculées par les laboratoires internationaux, a encore indiqué M. Ould Abbès. L'Algérie a élaboré un schéma de lutte contre le cancer du sang qui n'a rien à envier à celui réalisé par les experts des Etats Unis, a-t-il également affirmé, ajoutant que les potentialités humaines dont dispose le pays lui permettent de produire des médicaments de haut niveau. Le ministre a indiqué que l'ouverture "d'une nouvelle page marquée par la fabrication, chez nous, de médicaments" contribuera également à "l'élimination du marchandage qui caractérise le métier de distribution de médicaments", ainsi que les lobbies et tous les "parasites" qui n'ont rien à voir avec cette profession. Un cahier de charges des distributeurs de médicaments sera prochainement mis en place Dans ce contexte, M. Ould Abbès a indiqué qu'un cahier de charges des distributeurs de médicaments sera prochainement mis en place pour en finir une fois pour toutes avec les dépassements qui entachent la profession. Ce cahier de charges sera modelé et modifié selon "la nouvelle ère de fabrication de médicament devant être au rendez-vous incessamment en Algérie", a précisé le ministre, soulignant que "l'époque de l'import-import est révolue". S'agissant des vaccins, le ministre a démenti toute pénurie en affirmant qu'ils sont disponibles dans toutes les structures de santé. Il a toutefois pointé du doigt la mauvaise gestion qui continue de "jouer de mauvais tours" à l'investissement de 26 millions de dollars dépensés par l'Etat pour garantir une couverture adéquate en vaccins. M. Ould Abbès a indiqué dans ce contexte que dès 2012, l'Algérie n'aura plus besoin d'importer de vaccins, à la faveur de l'ouverture d'unités locales de fabrication, en collaboration avec des laboratoires étrangers. Par ailleurs, le ministre a indiqué qu'il ne "reconnaîtra plus" aucun mouvement de contestation au sein du secteur, son département ayant, selon lui, totalement répondu à toutes les revendications exprimées. Il a également rappelé que les revendications des médecins résidents, liées au service civil et à l'aspect pédagogique, ne relève pas de ses prérogatives mais de celles du secteur de l'enseignement supérieur. A son arrivée dans l'après midi à Constantine, le ministre de la Santé avait présidé, à Ali Mendjeli, une cérémonie de baptisation d'une nouvelle polyclinique du nom du défunt Pr. Hocine Benkadri, directeur du centre hospitalo-universitaire de Constantine, décédé en avril 2011. L'occasion a été saisie par M. Ould Abbès pour installer dans ses fonctions le nouveau directeur de la Santé. Cette nouvelle infrastructure de santé, dotée d'un équipement médical de pointe sera opérationnelle à partir de la semaine prochaine, a-t-on noté.