OUARGLA - Des représentants de la société civile de Ouargla ont préconisé lundi une prise en charge ''réelle et immédiate'' des jeunes de cette région du Sud, lors d'une rencontre de concertation avec une délégation du CNES organisée à Ouargla. S'exprimant lors de cette rencontre de concertation sur le développement local, en présence du président du Conseil national économique et social (CNES), Mohamed Seghir Babes et des notables, des représentants du mouvement associatif ont estimé ''inconcevable'' le fait que les jeunes de Ouargla vivent dans des conditions déplorables alors qu'ils appartiennent à l'une des régions des plus riches d'Algérie. ''Nous vivons au-dessus d'importants gisements de gaz naturel et de pétrole sans en tirer aucun profit. Même les entreprises nationales activant dans notre wilaya telle que la Sonatrach préfèrent recruter des jeunes des régions du Nord et n'accordent aucune chance (à nos jeunes)'', a déploré un des notables de Ouargla. Il a estimé les pouvoirs publics doivent réagir rapidement pour remédier à cette situation dans laquelle se débattent les jeunes de la région. De son côté, un membre du mouvement associatif de la daïra de Hassi Messaoud a déploré la qualité des emplois et le niveau des salaires proposés par les compagnies pétrolières aux jeunes de la région. ''Les plus chanceux sont recrutés par des sous-traitants pour assurer des travaux d'entretien et de nettoyage dont les salaires n'excédent pas les 18.000 DA'', a-t-il déploré. Il a appelé, par ailleurs, au lancement du projet de réalisation de la nouvelle ville de Hassi Messaoud, alors que plusieurs intervenants ont lancé une invitation aux membres du CNES pour ''visiter la ville de Ouargla et notamment les ghettos qui se sont érigés ça et là. Cela vous aidera à comprendre les raisons de l'effervescence que vivent les citoyens de la wilaya''. Les représentants de la société civile de la wilaya de Ouargla ont mis en relief par ailleurs l'état des routes et l'absence de plans d'urbanisme dans leur ville qui ''ne cesse de s'agrandir de façon anarchique'', ajoutant que le projet de lutte contre les remontées des eaux a montré ses limites et commence à causer des affaissements de terrains. Composée de membres du conseil, de fonctionnaires relevant de différents secteurs, d'universitaires, d'hommes de médias et de représentants du mouvement associatif national, la délégation du CNES sillonne le pays depuis le 5 septembre dernier pour s'enquérir des préoccupations et des attentes citoyennes en matière de développement local. Le président de la République avait chargé le CNES, en mai dernier, d'animer et d'encadrer des concertations d'envergure nationale et l'organisation d'assises nationales sur le développement local permettant de dégager des recommandations pertinentes à même d'être introduites dans les politiques publiques de développement local.