ALGER- La nécessité d'une prise en charge thérapeutique "urgente" des femmes atteintes de cancer du sein a été soulignée samedi à Alger par l'association "El Amel" d'aide aux malades cancéreux. "Il y a actuellement un énorme manque de drogues de chimiothérapie et les centres de radiothérapie sont insuffisants, ce qui nécessite un transfert de ces malades à l'étranger pour tout simplement leur sauver la vie", a affirmé la secrétaire générale de l'association, Kettab Hamida, lors d'une journée de sensibilisation sur les droits de la femme atteinte du cancer du sein. Elle a relevé dans le même contexte une rupture des stocks d'anticancéreux notamment ceux destinés au cancer du sein comme l'herceptine. Après la chimiothérapie, les femmes atteintes doivent effectuer dans les 21 jours qui suivent une radiothérapie pour que la maladie ne récidive pas, a-t-elle indiqué. Mme Kettab a expliqué dans le même cadre que dans le cas du cancer, le facteur temps est "primordial" car tout manque de médicaments ou retard dans la radiothérapie peut être fatal pour le malade. Elle a dénombré 10.000 nouveaux cas de femmes atteintes de cancer du sein en 2011 et 3.500 décès par an à cause de cette grave maladie, d'où l'urgence, a-t-elle ajouté, d'une prise en charge totale à leur profit. S'agissant de la radiothérapie, Mme Kettab a dénoncé le manque "flagrant" de centres spécialisés en la matière en affirmant que plus de 28.000 personnes atteintes du cancer du sein attendent de se faire traiter par radiothérapie. Concernant les campagnes de sensibilisation contre cette affection, elle a relevé que la sensibilisation demeurait le "meilleur moyen" pour combattre le cancer du sein qui reste en plus, fait-elle remarquer, un sujet tabou. Mme Kettab a par ailleurs mis l'accent sur le problème des femmes atteintes de cancer de sein et qui sont répudiées à cause de leur maladie, avec des enfants à charge mais sans couverture sociale ni ressources. Lors de cette journée de sensibilisation, plusieurs femmes atteintes de cancer de sein et divorcées ont d'ailleurs témoigné de leurs souffrances quotidiennes, tout en dénonçant le vide juridique et l'absence de lois à même de les prémunir, elles et leurs semblables, contre les injustices pouvant naître de leur condition de malades.