CONSTANTINE - Le développement local nécessite des élus locaux compétents et bien formés notamment dans les domaines juridique et de la gestion, ont affirmé lundi soir à Constantine des élus de quatre wilayas de quatre wilayas de l'Est du pays. "Le développement local commence par l'élection de gens compétents, instruits et capables de gérer convenablement les communes et les daïras", a souligné un élu local de la wilaya de Mila devant ses confrères de Skikda, Jijel et de Constantine ainsi qu'une délégation du Conseil national économique et social (CNES). Selon lui, les partis politiques ont tort de proposer des candidats "incompétents et parfois mal instruits" lors des élections législatives, ajoutant que la gestion d'une localité n'est pas une chose facile, mais au contraire cela nécessite des compétences particulières. Pour sa part, un élu local de la wilaya de Constantine a préconisé la création de centres de formation destinés aux élus locaux. Ces établissements permettront de renforcer les connaissances des représentants du peuple notamment dans les domaines de la gestion et du juridique. "De nombreux élus locaux ont du mal à maîtriser les lois et leur mise en oeuvre par manque de formation et d'exercice", a-t-il fait savoir. Il a affirmé, dans le même ordre d'idées, que les citoyens devraient choisir avec beaucoup de soin leurs représentants et faire barrage par l'urne aux "opportunistes". Les participants à cette rencontre de concertation ont recommandé, d'autre part, une amélioration des conditions socioprofessionnelles des élus locaux eu égard à l'importance et la "lourdeur" de la responsabilité qui leur est confiée. "Il n'est pas normal qu'un élu perçoit un salaire beaucoup moins important que ses collaborateurs", s'est étonné un élu de la wilaya de Jijel. Ils ont estimé, par ailleurs, que le maintien d'une prise de décision centralisée et sans concertation avec les élus locaux constitue un obstacle au développement local et l'amélioration du niveau de vie des citoyens. Ils ont demandé, en outre, une augmentation des budgets des communes et des daïras pour leur permettre de poursuivre leur développement et améliorer le niveau de vie des populations, soulignant la nécessité d'une répartition plus équitable des projets de développement à travers le territoire national. Les élus ont souligné, par ailleurs, la nécessité de maintenir le dialogue entre les élus et les pouvoirs publics pour une meilleure prise en charge des préoccupations socioéconomiques des populations dans les différentes régions du pays. De son côté le président du CNES, Mohamed Seghir Babes, a rappelé la volonté de l'Etat et à sa tête le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de se concerter avec les populations et leurs représentants pour élaborer des politiques de développement efficaces et compatibles à la réalité. Les recommandations émises contribueront, selon lui, à l'instauration de la bonne gouvernance en Algérie et à l'amélioration de la gestion à tous les niveaux, relevant que les pouvoirs publics étaient désormais déterminés à impliquer le citoyen et à le concerter sur des questions relatives au développement local. Auparavant, la délégation du CNES avait présidé une rencontre de concertation sur le développement local avec les représentants de la société civile des quatre wilayas. Une autre rencontre regroupera demain mardi à Annaba la délégation et les représentants de l'exécutif et de la société civile de cinq wilayas de l'Est : Annaba, Tébessa, Souk-Ahras, El-Tarf et Guelma. Composée de membres du conseil, de fonctionnaires relevant de différents secteurs, de chefs d'entreprises, d'universitaires, d'hommes de médias et de représentants du mouvement associatif national, la délégation du CNES sillonne le pays depuis le 5 septembre pour s'enquérir des préoccupations et de toutes les franges de la société. La CNES a animé jusqu'à présent douze rencontres ayant concerné près d'une trentaine de wilayas du Sud, l'Est, et de l'Ouest du pays. D'autres wilayas seront également concernées par ce périple qui se veut une étape préparatoire à six rencontres régionales pour aboutir en fin de course à des assises nationales sur le développement local, prévues pour le 22 décembre prochain à Alger. Le président de la République avait chargé le CNES, en mai dernier, d'animer et d'encadrer des concertations d'envergure nationale et l'organisation d'assises nationales sur le développement local permettant de dégager des recommandations pertinentes à même d'être introduites dans les politiques publiques.