ALGER - Le président de l'Assemblée populaire nationale (APN) Abdelaziz Ziari, a affirmé que le parti du Front de libération nationale (FLN) et les deux autres partis de l'Alliance présidentielle constituaient un appui politique pour le président de la République dans son engagement en faveur des réformes. M. Ziari a estimé dans un entretien publié mardi par le quotidien "Saout el-Ahrar" que l'APN qui a en charge l'examen des projets de lois relatifs aux réformes était "le pilier du gouvernement et du système politique" et que "toute tentative visant à affaiblir ce fondement contribuerait en fait à affaiblir le système et le gouvernement dans leur ensemble". "Si nous croyons en nos capacités de représenter les ambitions et les espoirs des citoyens, nous n'avons donc rien à craindre de l'approfondissement et du renforcement du processus de réformes", a-t-il dit. Dans son évaluation de l'action de la classe politique, dont le parti du FLN, dans le processus des réformes en Algérie, M. Ziari a indiqué que ceux qui veulent contribuer au succès des réformes en dehors du courant nationaliste doivent s'impliquer et le prouver sur le terrain. Pour M. Ziari "l'affaiblissement du courant nationaliste est de nature à favoriser une ingérence étrangère". "C'est pour cela peut-être que ce courant, notamment le parti du FLN, est toujours visé", a-t-il ajouté. A propos de la position négative de certaines parties de l'opposition vis à vis des réformes politiques, M. Ziari a affirmé que ce boycott "n'influençait aucunement les travaux du parlement". Au contraire, a-t-il soutenu, cette attitude risque de se retourner contre les boycotteurs eux même, leur absence du débat sur les projets de lois sur les réformes rompt avec leur engagement d'honorer leur mandat vis-à-vis des citoyens qui les ont élus". A une question sur ceux qui estiment que l'article 93 du projet de loi faisant obligation aux ministres désireux de se porter candidat à des élections de démissionner, a été proposé pour "minimiser le rôle important des dirigeants du parti du FLN aux prochaines législatives, le président de l'APN a répondu que la polémique suscitée autour de cet article ne changeait rien. Les résultats des réformes ne sont pas liés à l'article, a-t-il expliqué Commentant d'autre part, la controverse enregistrée autour des quotas à attribuer aux femmes dans les listes électorales et le nomadisme politique, M. Ziari a estimé que le nomadisme politique était certes une maladie qui touche le pluralisme mais qui reste sans gravité. "Nous devons laisser aux députés le soin de se prononcer sur la question du nomadisme politique et du quota", a-t-il soutenu préférant ne pas s'exprimer à ce propos de crainte que son opinion ne soit interprétée comme une tentative d'influencer les membres de l'APN. S'agissant de la proposition du ministre de l'intérieur et des collectivités locales de revenir à la proposition initiale du gouvernement concernant l'article 83 du projet de loi organique sur le régime électoral, M. Ziari a indiqué que l'adoption du projet de loi "passe par des étapes et nous sommes aujourd'hui au cœur des discussions auxquelles le représentant du gouvernement est partie prenante" ajoutant que les propositions soumises par la commission juridique dans son rapport préliminaire "seront minutieusement étudiées avant d'être introduites dans le rapport complémentaire". L'article 83 de ce projet de loi stipule que "dans les quinze jours qui suivent la proclamation des résultats des élections, l'APC élit, parmi ses membres, un président pour la durée du mandat. L'élection a lieu à bulletin secret, à la majorité absolue. "Si aucun des candidats n'a obtenu la majorité absolue des voix, un deuxième tour est organisé entre les deux candidats ayant obtenu la majorité des voix. En cas d'égalité des voix obtenues, est déclaré élu le candidat le plus jeune", stipule encore l'article en question. Par ailleurs, le même responsable a démenti avoir pris, une position publiquement ou à titre privé, contre le principe des deux chambres parlementaires soutenant que ses précédentes déclarations sur le Conseil de la nation soulignaient la nécessité de "redéfinir les prérogatives de la deuxième chambre à faveur de la révision de la Constitution". "Nous ne pouvons nous orienter vers l'approfondissement du processus démocratique et consacrer le respect de la volonté populaire si nous optant, à l'avenir, pour une chambre élue au suffrage indirect composée de membres désignés et qui va contredire la volonté d'une chambre élue par suffrage populaire direct", a-t-il insisté. Concernant sa proposition d'articles sanctionnant les députés absents aux débats de l'APN, M. Ziari a souligné que la présence du député à toutes les séances et travaux des commissions faisait partie de ses devoirs envers le peuple algérien et les électeurs. Il a indiqué dans ce contexte que l'APN devra faire référence lors de sa prochaine législature à cette question dans le règlement intérieur et prévoir des "mesures précises qui prennent en compte toutes les données et mettent fin à cet état de fait". "Elle devra en outre préciser les "conditions de l'immunité parlementaire", a-t-il ajouté. En réponse à une question sur sa relation avec le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), M. Ziari a affirmé que c'était "une bonne relation". "Chaqu'un de nous assume ses responsabilités dans le cadre des prérogatives qui lui sont conférées", a-t-il dit précisant qu'il "n'ambitionne nullement de concurrencer quiconque ni de lui prendre sa place". "Je tiens à préciser que je voue tout le respect à Abdelaziz Belkhadem qui est un ami avant d'être le secrétaire générale du parti", a insisté M. Ziari. Pour lui il "est évident que les rumeurs mensongères colportées par ci et par là visent en premier lieu le parti du FLN (...) car ce dernier est le premier grand parti du pays et une telle réalité dérange bien sûr". Concernant les critiques émises à l'endroit du parti FLN dans le sillage des réformes politiques, M. Ziari a indiqué que le parti "est habitué à faire face à de telles attaques et critiques" qui visent, selon lui, à "semer la division au sein du parti" mais ce dernier "est fort d'un long parcours et d'une riche expérience en matière d'exercice politique qui lui permettent de relever le défi". Dans ce contexte, le président de l'APN a affirmé que le parti du FLN était "visé pour des raisons électorales". "Il est clair que l'existence d'un courant nationaliste qui préside aux destinées du pays dérange", souligne-t-il. Pour ce qui est de l'action de l'opposition, le président de l'APN a estimé "que chaque partie a le droit de présenter sa vision et ses choix. Celui qui veut une assemblée constituante a le droit d'exprimer son vœu et nous sommes de notre coté en droit d'estimer que c'est inutile sans pour autant imposer notre point de vue à qui que ce soit". Interrogé sur les tentatives de certaines parties de "semer le chaos et l'anarchie dans le pays" et sur l'éventualité de complots extérieurs, M. Ziari a répondu "personnellement je ne suis pas du tout inquiété de ce qu'on appelle ingérence étrangère". "Le monde enregistre actuellement de plus en plus de tentatives de domination et d'exploitation des faibles par les forts (...) c'est dans la nature même des relations internationales". Il s'agit pour nous aujourd'hui, a-t-il dit, "d'axer nos efforts sur la stabilité et la préservation des fondements de l'Etat et de la confiance du citoyen en ses dirigeants. Je pense que ces reformes interviennent au moment opportun et qu'elles sont nécessaire". "Nul n'ignore qu'elles n'obéissent pas à des pressions et qu'elles sont programmées depuis longtemps. Elles étaient au centre du programme du président de la République qui les a prônées avant et après son élection". La "seule" voie à suivre reste celle du dialogue, de la participation citoyenne et du respect des institutions et de leurs prérogatives", a souligné M. Ziari pour conclure.