ALGER- Le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Abdelaziz Ziari a affirmé que le système semi-présidentiel était le système le mieux indiqué pour l'Algérie précisant que le système parlementaire "constitue un danger", car il place le pouvoir entre les mains d'un Premier ministre désigné par les assemblées élues. "Les systèmes parlementaire et présidentiel ne conviennent pas à l'Algérie. L'Algérie est une République et je considère le système actuel comme étant semi-présidentiel", a souligné M. Ziari dans un entretien au quotidien Echourouk paru dans son édition de mardi. Le président de l'APN a indiqué que ce système était le mieux indiqué en cette conjoncture précisant que le système parlementaire "constitue un danger car il place le pouvoir entre les mains d'un Premier ministre désigné par des assemblées élues". "Le système parlementaire représentera un danger pour l'Algérie sur les 30 à 40 années à venir, car la carte politique actuelle induirait un système basé sur le tribalisme et le régionalisme". A une question sur la possibilité d'amender l'article relatif au mandat présidentiel à la faveur de la révision de la Constitution, M. Ziari prévoit que "les consultations élargies devant précéder l'élaboration de la nouvelle constitution vont dans ce sens d'autant plus qu'il s'agit d'une revendication de l'heure". "Si la majorité s'inscrit dans cette optique il est certain que l'article en question sera amendé", a-t-il estimé. Pour M. Ziari "la révision de la Constitution "renforcera la pratique démocratique" rejetant l'idée qu'"une assemblée désignée et non élue s'oppose à une loi adoptée par une assemblée élue". "Un Conseil de la nation n'est pas nécessaire mais s'il devait exister ses prérogatives doivent être définies tout en garantissant que le dernier mot revienne à l'Assemblée populaire nationale (APN) qui, elle, est élue", juge encore M. Ziari. Concernant le bilan de la session actuelle de l'APN et sa responsabilité dans les insuffisances relevées, M. Ziari s'est dit "satisfait". En tant que président de tous les députés (opposition et majorité) j'estime que toute activité politique ou position des députés vis à vis des lois concernent leurs formations propres. "S'il y a lieu de déterminer les responsabilités, ce sont alors toutes les formations politiques qui assument la responsabilité politique ainsi que le succès ou l'échec de la session", a-t-il soutenu. A une question sur la possibilité pour le Parlement de se réhabiliter à travers une loi criminalisant le colonialisme, M. Ziari a déclaré "nous refusons la surenchère politique et toute démonstration de force" ajoutant que le Parlement "jouera cette carte au moment opportun". Après avoir fait remarquer que la criminalisation du colonialisme n'était pas, pour l'heure, au centre des préoccupations du citoyen mais qu'elle intéressait des groupes précis, M. Ziari a considéré que "ce sujet n'est pas à propos et que le moment venu le gouvernement et les deux chambres du Parlement conviendront d'un projet de loi en la matière". Evoquant l'immunité parlementaire, devenue une couverture pour les dépassements de nombreux députés, le président de la chambre basse du parlement a souligné la nécessité de revoir le cadre et les limites de cette immunité qui ne doit pas, a son sens, se situer en dehors des prérogatives du député. "L'APN n'a reçu aucune plainte officielle pour la levée de l'immunité qui doit se faire sur la base d'une demande formulée par le ministre de la justice", a-t-il toutefois noté. Concernant l'absentéisme aux travaux de l'APN, M. Ziari a insisté sur des actions à mener estimant que les partis représentés doivent agir pour endiguer ce phénomène qui "requiert, outre des retraits sur salaires, des sanctions politiques contre les députés absentéistes". S'agissant de l'inaction du Parlement pour enquêter sur les dossiers de corruption, M.Ziari a précisé que "le gouvernement et les services de sécurité avaient, seuls, le mérite d'avoir dévoilé les affaires de corruption "rapportées par la presse ajoutant que ces affaires "sont entre les mains de la justice et nous n'avons à ce niveau aucune prérogative d'intervention".