ALGER - Des moudjahidine et des historiens ont souligné, samedi à Alger, l'importance de la Déclaration du 1 er novembre qui a unifié et orienté le peuple algérien vers la guerre de libération, la qualifiant de document historique qui fait jusqu'à ce jour l'objet de consensus de l'ensemble des Algériens. Intervenant lors d'une conférence organisée par l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), le secrétaire général de l'ONM, Saïd Abadou a affirmé que la Déclaration du 1er novembre 1954 constituait "une évolution civilisationnelle qui a réintégré le peuple algérien dans le mouvement de l'histoire et libéré du joug colonial, grâce aux sacrifices d'un million et demi de chouhada". Il a ajouté, dans ce sens, que la Révolution du 1 er novembre était "le couronnement" de 132 ans de lutte du peuple algérien et une réponse à la France, voire un signe de "démarcation" du colonisateur sur les plans "civilisationnel, moral, spirituel et historique". "Plus de 50 ans après" le document à dimensions politique, culturelle, religieuse et philosophique constitue toujours une référence pour l'ensemble des Algériens", a souligné pour sa part l'ancien ministre Mohamed Djeghaba. "La déclaration est importante du fait qu'elle soit adressée à la fois au peuple algérien et à l'ensemble des militants pour la cause nationale" a-t-il indiqué se référant au texte, ajoutant qu'elle ne concernait pas "une catégorie ou une partie précise", la libération de l'Algérie étant la responsabilité de tous. Dans ce contexte, le moudjahid Hussein Benmaalem a estimé que la Déclaration du 1er novembre était "importante" dans la mesure où elle avait constitué "le début de la fin" du colonialisme français en Algérie, ajoutant que le document renfermait "un programme" suivi par la Révolution jusqu'au Congrès de la Soummam qui se basait, à son tour, sur la Déclaration dans l'élaboration de ses décisions. Par ailleurs, le professeur Mohamed Larbi Z'biri a fait une lecture de la Déclaration du 1er novembre, relevant "des erreurs" dans la traduction du texte, écrit initialement en français en 1954 et traduit "précipitamment" vers l'arabe en 1957. Il s'est arrêté, à cet effet, sur un fragment de la traduction arabe, dans lequel était mentionné la phrase suivante :"l'établissement de l'Etat algérien démocratique, social, indépendant et souverain dans le cadre des principes islamiques", précisant qu'il s'agissait plutôt "de la reconstruction de l'Etat algérien". Après avoir rappelé "l'histoire séculaire de l'Algérie", il a indiqué que la Révolution du 1 er novembre "avait rétabli les liens de l'Etat algérien avec son passé et ne l'avait pas reconstruit" à nouveau. Plusieurs interventions avaient porté sur l'importance de la Déclaration du 1 er novembre dans l'unification des Algériens et leur incitation à l'adhésion à la Révolution pour garantir sa continuité, en dépit de la politique coloniale génocide. Les intervenants ont plaidé également pour l'initiation des générations de l'indépendance aux principes de la Révolution du 1 er novembre, tel que mentionné dans la Déclaration, en signe de fidélité aux martyrs.