ALGER - Des moudjahidine ont souligné jeudi à Alger les qualités du chahid Abderahmane Mira le qualifiant de "chef nationaliste et héros" qui a dirigé la wilaya III historique durant les étapes les plus "difficiles" de la glorieuse guerre de libération. Dans son intervention lors d'une conférence organisée par l'association Mechaâl Echahid à l'occasion du 52e anniversaire de la mort de Abderahmane Mira, Abdallah Dellys, colonel de l'Armée de libération nationale (ALN), a mis l'accent sur des traits de la personnalité du chahid qu'il a côtoyé en 1955 et 1956, insistant sur "son nationalisme et son abnégation au service de la patrie". Il a rappelé que le colonel Mira a dirigé la wilaya III historique en remplacement du colonel Amirouche "durant les étapes les plus difficiles" qu'ont connues la wilaya et l'Algérie tout entière. Il revint de Tunisie en traversant la ligne Morice "sans hésitation ni peur aucune". De son côté, Ismail Mira, fils du chahid, a évoqué les conditions dans lesquelles son père est tombé en martyr dans la région d'Akbou le 6 novembre 1959 sept mois après la mort du colonel Amirouche. Le chahid Mira était "très attaché aux valeurs de la société et de la patrie", a indiqué pour sa part le moudjahid Mohamed Cherif Kharoubi. Le secrétaire général de l'organisation nationale des moudjahidine (ONM), Said Abadou a affirmé quant à lui, que la commémoration de ces dates se veut "un rappel en direction des générations de l'indépendance des hauts faits de la révolution du 1er novembre", soulignant que l'indépendance de l'Algérie "s'est concrétisée au prix de lourds sacrifices consentis par le peuple algérien pour la liberté". Il a tenu à faire remarquer que le triomphe de la révolution du 1er novembre s'est réalisé grâce aux moudjahidine et aux "grands chefs" tels Abderahmane Mira symbole de sacrifice et de dévouement. Le colonel Abderahmane Mira est né en 1922 à Bouaândas dans la région de Meligueche à Beni Tazmalt (à 80 km à l'ouest de Bejaia). En 1947, il rejoignit le mouvement national et en 1954 il adhéra à l'action clandestine où il fit la rencontre des grands noms de la révolution dont Krim Belkacem, Chikhi Amar et Ali Mela (colonel Si Cherif) engagés à l'époque dans les organisations politiques et militaires du Front de libération nationale dans la partie sud du Djurdjura. Abderahmane Mira est tombé en martyr l'arme à la main le 6 novembre 1959 alors que l'opération macabre "Jumelle" vivait ses derniers jours exécutée par un régiment d'infanterie marine aéroportée à l'intersection des villages Ait Moqadem et Ait Hiani près du centre de commandement de l'armée française.