ALGER - Les travaux du groupe de travail sur le Sahel du Forum global de la lutte contre le terrorisme (FGCT) se poursuivaient pour la dernière journée à huis clos jeudi à Alger avec l'objectif principal de favoriser une "meilleure coordination" de la coopération en matière de lutte contre le terrorisme. Sont représentés à ces assises ouvertes la veille, les délégués de 30 pays, en présence de 160 experts. Il s'agit notamment des représentants des pays membres du FGCT, des Etats de la région du Sahel ainsi que des organisations régionales et internationales. Coprésidée par l'Algérie et le Canada, la réunion est perçue comme étant un "cadre de discussions" sur les lacunes et les ressources des capacités régionales dans chacun des cinq volets de travail. Outre la sécurité frontalière, seront évoqués lors des travaux la coopération entre les services de police, la lutte contre le financement du terrorisme et la coopération, le renforcement juridique et judiciaire ainsi que les engagements communautaires. Selon le projet de plan d'action (2012-2013) du FGCT, la situation en matière de sécurité dans l'espace sahélo-saharien est "des plus préoccupantes", où certaines régions situées loin des capitales et des centres urbains échappent en partie, voire totalement, précise-t-on, au contrôle des pouvoirs centraux. En effet, le document relève que le vide administratif et sécuritaire ainsi créé fait en sorte que ces territoires se trouvent traversés par des "dynamiques à forte charge déstabilisatrice". Il est signalé également qu'AQMI finance désormais une bonne partie de ses activités avec l'argent des rançons. Pour faire face à un tel danger, la Grande-Bretagne soutient la position de l'Algérie qui appelle à criminaliser le paiement de rançon aux terroristes, a affirmé le général major Robin Searby, conseiller du Premier ministre britannique pour la lutte antiterroriste en Afrique du Nord et au Sahel. Pour sa part, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, à plaider pour une coopération "féconde" entre les Etats s'inscrivant dans l'effort de la communauté internationale pour débarrasser le monde des menaces du terrorisme et du crime transnational organisé. M. Messahel a également émis le souhait de voir les conclusions de cette rencontre s'inscrire dans l'objectif "partagé" d'assurer aux pays de la région du Sahel les conditions de sécurité et de stabilité, grâce, a-t-il dit, "à la convergence et à la conjugaison des efforts de la communauté internationale qui demeurent une condition primordiale du succès de la lutte contre le terrorisme". La première journée a été également marquée par l'intervention du coordonnateur pour le contre-terrorisme auprès du département d'Etat américain, Daniel Benjamin, qui a appelé, à son tour, le groupe du travail Sahel du FGCT à apprendre des uns et des autres et à travailler ensemble à bâtir la coopération et la capacité de faire face à la menace terroriste dans la région. M. Benjamin a estimé que ce groupe peut jouer un rôle de catalyseur par rapport au nombre croissant des activités relatives à la lutte antiterroriste dans la région. De son côté, la directrice générale du Bureau principal du programme de sécurité internationale au ministère canadien des Affaires étrangères, Sabine Nolke, a appelé les différents participants à la rencontre d'utiliser un "langage" qui met l'accent sur la coopération et le partage de l'information. Elle a à cette occasion insisté sur l'importance de la mise de côté des commentaires "préparés", des intérêts personnels "étriqués" et des différences politiques pour pouvoir "parler ouvertement des défis auxquels nous faisons face ensemble". Mme Nolke a dans ce sens, relevé l'importance à ce que ce genre de réunions donnent des résultats concrets et des projets durables qui marquent un véritable changement quant à la capacité des pays de la région à faire face aux menaces.