PARIS - Abdellatif Benachenhou, économiste et ancien ministre de l'économie et des finances, a exposé jeudi à paris les grandes lignes de l'économie algérienne devant un parterre d'opérateurs nationaux et français. Intervenant dans le cadre du colloque économique initié par les consulats d'Algérie à Nanterre et de Pontoise sous le thème "Pour un véritable partenariat économique entre l'Algérie et la France ", M. Benachenhou a indiqué que le secteur des hydrocarbures en Algérie nécessite déjà un renforcement dans son segment pétrolier car, a-t-il expliqué, " nous devons découvrir de nouvelles ressources, projet qui ne s'est pas fait seulement avec des discours mais avec des engagements et des actes". Il a également cité le secteur du BTP qui apparait " florissant", a-t-il souligné, puisque l'Etat a engagé de grands investissements dans la construction d'infrastructures routières et de logements, relevant, cependant, que c'est un secteur structurellement faible où la taille des entreprises reste très limitée et leur organisation et gestion demeurent très fragiles. Il s'est dit étonné que la France " qui a de vieilles traditions dans le secteur de la construction, n'ait pas initié de partenariats entre ses entreprises et les entreprises algériennes ". L'autre secteur en croissance qu'il a cité est celui de la téléphonie mobile, ouvert à l'investissement en 2004, un secteur qui, a-t-il dit, s'est développé très rapidement à la faveur du nombre des abonnés. ''Dans ce secteur, je constate que tout ce qui est nécessaire à son fonctionnement est importé, y compris les experts », a-t-il dit, relevant qu'il reste enclavé, avant de qualifier cette situation d'inacceptable. Sur le volet agricole, il a estimé que le secteur agroalimentaire est également en ''situation d'enclavement'' et qu'il se limite à transformer des produits importés qui sont par la suite livrés aux consommateurs. Il a, alors, considéré ces ''retards'' ''d'inadmissibles'', relevant qu'il est important aujourd'hui de réfléchir à un partage de la croissance et aux conditions de développement d'une base locale pour l'industrie agroalimentaire algérienne, estimant que " le partage de la croissance se fait par l'investissement''. Il a ajouté que l'Algérie a importé 25 milliards de dollars de biens et de services en 2005, et que la France en a pris 25%. En 2010, l'Algérie a importé pour 50 milliards dont 39 milliards de dollars de biens et 11 milliards de services, et la partie française a pris 16,5%, estimant qu'aujourd'hui, après cette phase de prospérité commerciale, il est indispensable d'aller vers un partage de cette croissance. Les représentants du patronat algérien, Malek Nait Abdelaziz (CNPA), Boualem M'rakeche (CAP) ainsi que le vice-président de la Chambre de commerce et d'industrie, Ameziane Medjkouh (CACI), ont relevé l'intérêt de souligner que les relations algéro-françaises sont certes basées sur des échanges économiques, mais sans omettre la dimension humaine. Les secteurs de l'agroalimentaire, de la Santé-Pharmacie et des TIC, particulièrement ciblés lors de cette rencontre, feront l'objet d'ateliers entre opérateurs économique algériens et français pour examiner les opportunités d'affaires, à court et moyen termes, entres les deux pays.