«Le partenariat économique d'exception viendra nourrir le futur Traité d'amitié entre les deux pays». Le ballet diplomatique ainsi que les échanges économiques entre l'Algérie et la France iront crescendo à la faveur d'une coopération tous azimuts en 2005. Le partenariat d'exception qui devra être couronné par la signature d'un traité d'amitié, a été lancé l'année en cours. Il devra être mis en branle d'une manière efficiente avec l'avènement de la nouvelle année. L'ancien ministre français de l'Economie Nicolas Sarkozy, pour le mettre en oeuvre, s'était rendu en Algérie en compagnie d'une délégation d'hommes d'affaires qu'il a qualifiée de «Cac 40». Ces prélats de la finance ont manifesté un intérêt particulier au marché algérien. Ainsi le Medef (le mouvement des entreprises de France), selon une déclaration faite à l'APS, un total actuel de 180 implantations françaises «affirment leurs intentions d'élargir leurs parts de marché». «Ces entreprises, a-t-on révélé, sont considérées comme les pionnières d'un retour en force des entreprises françaises en Algérie». Les opérateurs français citent comme autre exemple de cet échange bilatéral probant «le succès de l'édition 2004 de la Foire internationale d'Alger. On signale qu'avec plus de 6 milliards d'euros échangés entre les deux pays déjà en 2003, le flux des affaires entre les deux pays a augmenté de 60% ces trois dernières années. Cette fluidité des échanges constatée par les analystes français est liée «à la remarquable reprise de l'économie algérienne (6,8 % de taux croissance en 2003)». «Du jamais vu depuis 15 ans» estiment-ils en étayant leur argumentaire par le fait que «l'aisance financière de l'Algérie qui a en grande partie financé le Plan de soutien à la relance économique (PSRE), son intégration progressive dans le système économique mondial, la maîtrise de sa croissance démographique, entre autres indicateurs, ont fait qu' Américains, Chinois, Français, Italiens, depuis deux ans, les investisseurs de toutes nationalités débarquent en rangs serrés sur le marché émergent algérien, pour y prospecter des possibilités d'investissement». Cependant, si les échanges commerciaux algéro-français ont augmenté, en 2004, en termes de valeur, ils restent relativement figés dans leur structure traditionnelle. Les importations algériennes à partir du marché français se composent de biens diversifiés contre des importations françaises à plus de 95% de produits exclusivement liés aux hydrocarbures. Selon le ministère français du Commerce, rapporte l'APS, «la France est le premier fournisseur de l'Algérie avec 24,77 % du marché, devant l'Italie (8,6 %), l'Allemagne (7,2 %) et les Etas-Unis (5,6%)». La flopée de ministres algériens qui se sont déplacés en France au cours de l'année 2004, à titre officiel ou informel, dont Abdelmalek Sellal , Abdellatif Benachenhou ou Chakib Khelil, ont fait la distinction entre les échanges commerciaux, appelés à s'intensifier, et un partenariat devant amener les entreprises françaises à investir davantage en Algérie. Ils ont fait le voeu «d'une relance à grande échelle des investissements créateurs de richesses et d'emplois» . Le souhait que le partenariat algéro-français soit fondé sur une meilleure connaissance des impératifs du développement algérien a été exprimé le 14 décembre dernier lors du séminaire à Paris sur le nouveau partenariat économique France-Algérie. Le ministre des Finances, M.Abdellatif Benachenhou, lors de ce regroupement, a expliqué que l'initiative a permis d'offrir aux participants une meilleure visibilité des efforts de l'Algérie «en matière de développement économique et social et sur le plan de son intégration mondiale», deux semaines auparavant, lors d'un colloque sur le code des marchés publics en Algérie, transparent et ouvert à tous les opérateurs nationaux et étrangers, sans discrimination aucune. «Le partenariat économique d'exception viendra nourrir le futur Traité d'amitié entre les deux pays», ont déclaré conjointement les ministres algérien et français des Finances. Une coopération bilatérale renforcée a été décidée dans plusieurs secteurs stratégiques dont celui des transports, notamment pour les équipements du métro d'Alger.