ALGER - La question de la gouvernance occupe "progressivement une place importante" dans l'agenda du continent africain, a estimé, mardi à Alger, Julienne Ondziel Gnelenga, membre du panel des éminentes personnalités du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP). "La question de la gouvernance occupe progressivement une place importante dans l'agenda de notre continent. Cela est en soi un bon signe pour le MAEP qui est aujourd'hui un instrument de promotion de la bonne gouvernance dont l'utilité pour l'Afrique n'est plus à démontrer", a-t-elle déclaré à l'ouverture d'une rencontre entre les points focaux sectoriels et les représentants de la société civile dans le cadre de la préparation du 2è rapport d'étape sur la mise en œuvre du programme d'action national sur la gouvernance au titre du MAEP. Selon cette experte congolaise, qui participe à cette rencontre en tant qu'invitée spéciale, les progrès réalisés en matière d'adhésion et de conduite des processus d'autoévaluation sont "encourageants". Mme Ondziel a tenu à rappeler que l'Algérie, l'un des "pays pionniers" du MAEP, a été évaluée par les pairs en juillet 2007 et présenté son premier rapport d'étape de mise en œuvre du programme d'action en 2009, marquant ainsi, a-t-elle relevé, "la continuité du dialogue qui est installé au sein de la société algérienne en vue de mesurer en permanence les progrès accomplis en matière de gouvernance". Elle a par ailleurs indiqué que les chefs d'Etat fondateurs du mécanisme avaient voulu que la société civile participe "pleinement" au processus du MAEP en tant que "partie prenante à part entière". "Cette participation renforce le dialogue entre l'Etat et les citoyens, permet une plus grande transparence entre eux et raffermit la confiance", a-t-elle ajouté. Mme Ondziel a en outre souligné le rôle "important" des médias dans la collecte et la dissémination des opinions des populations qu'ils "peuvent ainsi faire participer à la mise en œuvre et au suivi du programme d'action". "Ces informations sont ensuite communiquées aux structures nationales qui les utilisent pour élaborer le rapport d'étape destiné au gouvernement pour transmission au Forum des chefs d'Etat", a-t-elle détaillé. Pour l'intervenante, cet exercice "ne peut mieux réussir et être approprié que lorsqu'il est animé par une structure nationale permanente nommée Commission nationale de gouvernance, Conseil national ou Observatoire national de gouvernance". Par ailleurs, Mme Ondziel a salué l'organisation par l'Algérie d'un "exercice inédit" de consultations sur le développement local conduit par le Conseil national économique et social (CNES). Elle s'est dite, enfin, "convaincue" que cette rencontre était le "premier maillon" d'un dialogue "fertile et fructueux" qui accompagnera constamment le MAEP dans son parcours en Algérie comme partout ailleurs dans les pays participant à ce mécanisme. Pour sa part le président du CNES, Mohamed Seghir Babès, a souligné que le 2e rapport d'étape sur la mise en œuvre du programme d'action national sur la gouvernance était "extrêmement important" par sa portée stratégique et politique, coïncidant avec les réformes globales initiées par l'Algérie aux plans politique, économique et social. M. Babès a rappelé dans ce contexte la mission confiée par le président Abdelaziz Bouteflika au CNES pour mener des concertations sur le développement local. Il a souligné que Mme Ondziel, qui avait assisté lundi aux septièmes assises régionales sur le développement local tenues à Alger, avait qualifié cet exercice d'"exceptionnel" et de "pratique exemplaire". "Cet exercice a vocation à être dupliqué et appliqué à d'autres pays africains", a ajouté M. Babès. "Il serait plus intéressant de voir comment et sous quelles modalités nous pouvons intégrer cet exercice dans l'autre exercice autrement plus exigent et plus large qui est celui (...) de présenter le deuxième rapport national d'action qui vient en traduction des engagements de l'Algérie en direction du MAEP", a déclaré le président du CNES. L'Algérie avait présenté son rapport d'évaluation devant le Forum des Chefs d'Etat du MAEP en juillet 2007 à Accra (Ghana) et présenté son premier rapport d'étape sur la mise en œuvre du programme d'action national sur la gouvernance en janvier 2009 à Addis-Abeba en Ethiopie. Elle présentera son deuxième rapport en janvier 2012 à Addis-Abeba lors du prochain sommet du mécanisme.