ALGER - Le gouvernement a besoin d'écouter la société civile afin d'améliorer sa gouvernance politique, économique et social, a affirmé mercredi à Alger le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. "La société civile nous permet de définir nos insuffisances. Nous avons besoin d'être à son écoute, elle qui est proche du citoyen, qui, à son tour est la finalité de tout acte de gouvernance", a indiqué le ministre à la clôture des travaux d'une réunion de deux jours sur la gouvernance. Cette rencontre, ayant réuni les points focaux sectoriels et les représentants de la société civile, s'inscrit dans le cadre le cadre de la préparation du 2ème rapport d'étape sur la mise en œuvre du programme d'action national sur la gouvernance au titre du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP). Il a estimé que ce genre de dialogue "sert non pas seulement à faire prévaloir les bonnes pratiques, mais aussi à faire ressortir nos insuffisances et les défis qui nous restent à relever". "Nous avons besoin d'écouter et d'être dans une relation interactive, échanger nos préoccupations et propositions", a-t-il encore dit à l'adresse des participants dont il a salué le travail pour avoir "touché du doigt les enjeux essentiels et les défis que doit relever la pays". Le ministre a aussi rassuré que les préoccupations, remarques et propositions de la société civile seront prises en charge dans le cadre du rapport que l'Algérie doit remettre au MAEP fin janvier 2012. Les participants à cette rencontre ont débattu des thèmes "Démocratie et gouvernance politique", "Gouvernance et gestion économiques", "Gouvernance d'entreprise" et "Développement économique et social". S'agissant du volet démocratie et gouvernance politique, l'accent a été mis sur le processus de réformes lancé le 15 avril dernier par le chef de l'Etat dans son discours à la nation. Des commentaires et propositions ont été faits sur la question de la décentralisation, la dynamisation du rôle des associations, l'instauration d'un véritable partenariat avec les pouvoirs publics, la lutte contre la corruption, la participation de la femme à la vie politique, la poursuite de la modernisation de la justice et la question de la réinsertion des détenus, ainsi que la protection des handicapés et des personnes vulnérables. Concernant la gouvernance et la gestion économiques, les interventions ont été axées sur l'accélération des réformes bancaires, douanières et fiscales et la modernisation des administrations qui en ont la charge. Le processus de modernisation en cours du système budgétaire a été également discuté avec comme corollaire le mécanisme de mise en œuvre, de contrôle et de suivi des politiques, programmes et projets économiques. Les intervenants ont aussi relevé la nécessité d'intensifier le dialogue économique avec les parties prenantes, afin d'enrichir la démarche nationale de développement global, et de développer des mécanismes d'évaluation de l'impact des politiques publiques sur les conditions de vie du citoyen. Ils ont exprimé en outre le besoin d'accélérer la diversification de l'économie, notamment le secteur des PME/PMI. Par ailleurs, les débats ont porté sur la question de la lutte contre la corruption et le blanchiment d'argent, les stratégies en cours de préparation par l'organe central de lutte contre la corruption et le bilan des travaux de la cellule de traitement du renseignement financier. Pour ce qui est du thème de la gouvernance d'entreprise, les participants ont souligné le besoin de poursuivre l'assainissement du climat des affaires pour que la création et le développement des entreprises prennent le relais de la dépense publique en tant que moteur de la croissance. L'encouragement des bonnes pratiques de la gouvernance sur les aspects financiers et comptable et la dynamisation de la bourse et du marché financier ont été mis en exergue. Des intervenants ont estimé qu'une politique fiscale plus incitative était nécessaire alors que des représentants du ministère des Finances ont souligné que "la pression fiscale en Algérie est l'une des plus faible dans la région méditerranéenne". Sur le thème du développement économique et social, les intervenants se sont interrogés sur les implications de la croissance démographique observée ces dernières années sur la planification économique. Ils ont aussi débattu longuement des questions de l'emploi des jeunes, la création des entreprises et la gestion et le renforcement du dispositif y afférents.