Entamés jeudi dernier à Guelma, les travaux du mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP), initié, en 2002, à Durban (Afrique du Sud), par 5 pays, dont l'Algérie, se sont poursuivis jusque tard dans la nuit à Annaba. Aux côtés de la vingtaine d'experts du MAEP, conduite par Mme Marie Angélique Savana, quelque 300 personnes, entre cadres locaux, élus, journalistes et représentants de la société civile, ont participé au dîner débat offert par Brahim Benghayou, wali de Annaba. Toutes les questions du panel du MAEP, composé d'éminentes personnalités, dont d'anciens ministres et universitaires de différents pays africains, ont tourné autour des rapports de gouvernance en Algérie. Dans son discours d'ouverture des débats, Mme Savana a indiqué que le MAEP qu'elle préside vise à créer les conditions favorables pour mettre le continent africain au diapason des exigences d'un développement moderne. En ligne de mire, la vérification des rapports d'autoévaluation sur la gouvernance en Algérie et la collecte des avis et points de vue autour de différentes questions liées à la gouvernance. « Cette démarche, à laquelle participent des experts africains, dont d'anciens ministres, devrait nous permettre de mieux appréhender des questions importantes », a précisé la présidente du MAEP. La même démarche applicable à toutes les régions de l'Algérie vise l'élaboration d'un plan national d'action destiné à améliorer la gouvernance par la prise en charge des préoccupations des développements. Ce que confirme, d'ailleurs, la mise en place des quatre ateliers qui ont planché sur les thèmes liés à la politique et la démocratie ; la gouvernance entreprise ; la gouvernance et la gestion économique ; et le développement économique et social. Au contact de leurs compagnons de table, les experts africains se sont attachés à écouter parler leurs interlocuteurs sur de nombreuses questions politiques, économiques et de société. Les débats ainsi organisés au cours de ce dîner ont fait ressortir que les droits de l'homme, la corruption, la fraude, la spéculation, la fuite de responsabilités et le manque de suivi dans les différents projets engagés par l'Etat étaient en majorité responsables de la mauvaise gouvernance en Algérie. Egalement souligné par les intervenants, l'absence de l'implication du mouvement associatif dans le développement et celle de prise en charge des catégories sociales marginalisées. Venus beaucoup plus pour écouter que pour être écoutés, les experts africains n'ont pas répondu aux questions des journalistes quant aux conclusions déjà tirées des évaluations réalisées au Ghana, au Rwanda, en Afrique du Sud et au Kenya. Si cette technique d'évaluation par le MAEP a déjà donné des résultats et permis, à travers les diagnostics établis, à ces quatre pays de redresser la barre. Si les bouleversements des structures socioéconomiques et le déplacement de la planification sur le long terme vers les préoccupations de court terme ne sont pas à l'origine des problèmes que vit le continent africain. En tous les cas, à Annaba, les membres du MAEP ont exprimé leur satisfaction quant aux résultats de leurs contacts avec les populations des deux régions visitées : Guelma et Annaba. Ils ont affirmé avoir été très impressionnés par la spontanéité et la liberté d'expression de leurs interlocuteurs à répondre aux questions posées. Rappelons que la délégation du MAEP était accompagné de Mohamed Babes, membre du Conseil national, et de Mme Karadja Fatima Zohra, présidente de la commission nationale sur la gouvernance.