ALGER - Les électeurs russes sont appelés dimanche à se rendre aux urnes pour renouveler les membres de la Douma, la chambre basse du Parlement, un scrutin dans lequel le parti du Premier ministre Vladimir Poutine, Russie unie, part favori. Quelque 110 millions d'électeurs sur 143 millions d'habitants doivent désigner les 450 députés de la Douma d'Etat, avec un système électoral proportionnel par listes et un seuil fixé à 7% pour pouvoir entrer au Parlement. Au total, sept partis, dont le parti Russie unie au pouvoir et le Parti communiste, principale force d'opposition, le Parti libéral-démocrate et Russie juste (centre gauche), se disputeront les sièges de cette assemblée. Les opérations de vote seront supervisées dans tout le pays par 650 observateurs étrangers, avait indiqué le chef Commission électorale centrale russe (CEC), Vladimir Tchourov. Ce nombre est très faible comparé au nombre d'observateurs qui doivent être déployés dans les bureaux de vote par les partis politiques, a précisé M. Tchourov, appelant les commissions électorales locales à respecter le droit des observateurs internationaux mais en même temps à les surveiller au cas où ils outrepassent leurs prérogatives. Le parti du Premier ministre Vladimir Poutine, Russie unie est le grand favori de ces élections, selon des sondages. Mais ce mouvement a vu sa popularité baisser ces derniers mois en raison notamment la crise économique qui sévit dans le pays. Selon le directeur du Centre d'études Youri Levada, M. Goudkov, Russie unie pourrait même perdre la majorité constitutionnelle des deux tiers qu'il détient depuis 2007. Cette majorité est requise pour qu'il puisse amender la constitution, sans être amené à négocier avec les autres formations politiques. D'après le sondage publié par le centre d'études, Russie unie remporterait environ 53% des voix, alors que le Parti communiste en obtiendrait 20%, contre 12% pour le Parti libéral-démocrate russe (LDPR) et 9% pour le parti Russie Juste. Si ces prévisions se réalisent, Russie unie occuperait donc 253 sièges au sein de la Douma, le Parti communiste en obtiendrait 95, le Parti libéral-démocrate russe 59, et le parti Russie Juste 44. A la veille de ces législatives, aucun incident n'était signalé, une journée dénommée "jour du silence", durant laquelle "toute publicité politique électorale est interdite", a rapporté l'agence russe RIA Novosti. Afin d'assurer le bon déroulement du scrutin, les mesures de sécurité ont été renforcées notamment dans la capitale fédérale Moscou, où "plus 51.500 policiers et membres des troupes de l'Intérieur seront déployés", selon un porte-parole de la police moscovite, cité par RIA Novosti. Les bureaux de vote seront inspectés par des maîtres-chiens. 509 portiques anti-armes seront installés à l'entrée et plus de 6.500 policiers seront dotés de détecteurs de métaux manuels, selon l'agence russe. Vendredi, le président russe Dmitri Medvedev a appelé les électeurs à faire "le bon choix", soulignant que le pays n'avait pas besoin d'un Parlement "déchiré par les contradictions". "Ensemble, je suis sûr que nous pourrons faire de la Russie un pays vraiment moderne, très développé et agréable à vivre, alors faites le bon choix le 4 décembre", a souligné M. Medvedev dans un discours à la nation. Selon lui, la Russie a besoin d'une assemblée "où la majorité parlementaire est composée d'hommes politiques responsables, capables de contribuer en pratique à l'amélioration de la qualité de vie de notre peuple, et dont les actes seront guidés par les intérêts nationaux". Ce scrutin législatif intervient à quelques mois de la présidentielle prévue le 4 mars. Le Premier ministre Poutine avait annoncé le 24 septembre dernier qu'il se représenterait à nouveau pour la magistrature suprême du pays après deux mandats à la tête de la Russie (2000-2008). Jeudi, il a confirmé que s'il serait élu président en 2012, M. Medvedev lui succéderait au poste de chef du gouvernement.