RABAT- L'organisation internationale non-gouvernementale, Human Rights Watch (HRW), a demandé mardi aux autorités marocaines d'annuler la condamnation d'un an de prison, prononcée en juin dernier par le tribunal de première instance d'Ain-Sebaa (Casablanca) à l'encontre du directeur de publication du quotidien "Al Massae", Rachid Nini. Les autorités marocaines devraient annuler la condamnation du journaliste pour avoir écrit sur les fonctionnaires et des institutions publiques, a indiqué HRW dans un communiqué, estimant que "l'emprisonnement de Rachid Nini contredit l'engagement des autorités marocaines à respecter la liberté d'expression, tel que proclamé dans la nouvelle constitution du pays", adoptée le 1er juillet 2011. L'organisation de défense des droits de l'homme a souligné que la condamnation de Rachid Nini est "tout simplement injuste". Rachid Nini, en détention depuis le 28 avril dernier, avait été condamné le 09 juin à un an de prison ferme et à une amende de 1000 dirhams (environ 87 euros) pour "désinformation" contre des membres des services de sécurité marocains, "atteinte à des corps constitués" et "atteintes à des personnalités publiques", rappelle-t-on. Le tribunal qui avait retenu l'ensemble des chefs d'accusation à son encontre avait également refusé plusieurs requêtes de la défense pour sa liberté provisoire. La condamnation à la prison ferme avait été confirmée par la cour d'appel de Casablanca, en octobre dernier, rappelle-t-on également. Rachid Nini avait critiqué dans sa chronique "Chouf Tchouf" des membres des services de sécurité et accusé des personnalités publiques de violer la loi, principalement dans le cadre de la lutte antiterroriste. Il avait refusé de révéler à la police judiciaire marocaine les sources relatives aux informations qu'il avait diffusées dans les lignes de sa chronique quotidienne. Rachid Nini était poursuivi en vertu d'articles du Code pénal et non du code la presse, ce qui a été dénoncé par "la commission nationale de solidarité avec Rachid Nini" estimant que "les conditions d'un jugement équitable faisaient défaut dans cette affaire". Amnesty international, Reporters sans frontières, le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) ainsi que la société civile et politique avaient lancé des appels à sa libération sans conditions. Plus de 500 avocats avaient signé une pétition de soutien et de solidarité avec le directeur d'"Al Massae", un des plus forts tirages de la presse marocaine qui publie 113 400 exemplaires par jour, selon l'Organisme de justification de la diffusion (OJD).