Le syndicat des journalistes marocains a dénoncé le verdict rendu contre le directeur de publication du quotidien en langue arabe Al Massae, Rachid Nini, condamné jeudi par le tribunal de première instance de Aïn-Sebaa (Casablanca) à un an de prison ferme, a-t-on indiqué, hier, à Rabat. Le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a réaffirmé, à cette occasion, sa détermination à continuer à militer pour dénoncer le verdict rendu contre Rachid Nini et le recours au code pénal dans les affaires de presse. Après avoir exigé sa libération, le syndicat a appelé «à tourner la page de cette affaire qui intervient au moment où le corps des journalistes et les différentes composantes de la société aspirent à une réforme du code de la presse et à la suppression des peines privatives de liberté de ce texte». De son côté, le coordinateur du collectif des avocats du journaliste, Khalid Soufiani a déclaré vendredi au quotidien Al-Massae que cette condamnation était «une dangereuse agression contre la liberté de la presse et contre l'avenir du Maroc». Rachid Nini a été condamné à un an de prison ferme et à une amende de 1 000 dirhams (environ 87 euros) pour «désinformation» contre des membres des services de sécurité marocains, «atteinte à des corps constitués» et «atteintes à des personnalités publiques». En détention depuis le 28 avril dernier, il était poursuivi en vertu d'articles du code pénal et non du code la presse, ce qui a été dénoncé par «la commission nationale de solidarité avec Rachid Nini», estimant que «les conditions d'un jugement équitable faisaient défaut dans cette affaire». La corporation journalistique marocaine à travers le SNPM, Amnesty international, Reporters sans frontières, la société civile et politique ainsi que le mouvement «Jeunes du 20 février», qui réclame des changements démocratiques au Maroc, avait exigé sa libération sans conditions.