ORAN - Le cinéma arabe, dans ses dimensions long et court métrages ainsi que documentaire, sera à l'honneur à partir de jeudi, avec l'ouverture de la 5e édition du Festival d'Oran du film arabe (FOFA), devant se poursuivre jusqu'au 22 du mois en cours. Cette 5ème édition est marquée par plusieurs changements opérés par le commissariat du festival, présidé par la directrice de la Culture de la wilaya d'Oran. Il s'agit d'abord de l'appellation de la manifestation. Ses organisateurs ont opté pour la dénomination "Festival d'Oran" au lieu du "Festival international du film arabe", utilisée pour les quatre précédentes éditions. D'autre part, en plus des deux catégories long et court métrages, les organisateurs ont ajouté une troisième catégorie, celle du documentaire, dans laquelle figurent en bonne place, des films produits dans le cadre de la manifestation "Tlemcen, capitale de la culture islamique, 2011". Les lauréats dans ces trois catégories recevront le "Wihr d'Or" (Lion d'Or), à la place des traditionnels "Ahaggar d'Or", décernés précédemment. Les cérémonies d'ouverture et de clôture auront lieu au Centre des conventions Mohamed Benahmed qui offre toutes les commodités pour un évènement d'une telle importance. La cérémonie d'ouverture sera marquée par un hommage au réalisateur algérien Mohamed Slim Riad et à la comédienne Farida Saboundji et la projection du court-métrage "Stade" du tunisien Ala Eddine Slim. Forte présence du cinéma algérien L'Algérie sera présente à ce festival avec plus de 10 films en compétition, soit deux longs métrages, quatre courts métrages et plus de quatre documentaires. Au chapitre des longs-métrages, "Normal" de Merzak Allouache et "Ch'hal et hebni" (Combien tu m'aimes ?" de Fatma Zohra Zamoum seront en lice pour le grand prix, en plus de 9 films provenant de Tunisie, du Liban, d'Egypte, du Maroc, d'Egypte, de Jordanie, d'Irak, de Syrie et de Palestine. Les courts métrages retenus sont "Demain l'Algérie" réalisé par Amine Sidi Boumediene et "Pieds sur terre" de Amine Hattou. Yahia Mouzahem sera en course avec "La cité des vieux", traitant du conflit de générations et enfin Yasmine Chouikh, la fille des deux réalisateurs Mohamed et Amina Chouikh, concourra avec son second film "El djinn" qui aborde la condition féminine dans les sociétés conservatrices. La section court-métrage compte au total 22 œuvres provenant de onze pays arabe (Algérie, Tunisie, Maroc, Mauritanie, Egypte, Syrie, Liban, Palestine, Emirats Arabes Unis, Jordanie et Qatar). Les films documentaires algériens participants ont été produits, pour la grande majorité, dans le cadre de la manifestation "Tlemcen, capitale de la culture islamique, 2011". Il s'agit de "Boustane Tlemcen" de Abdelhafid Bensalem, "Sidi Ahmed Ben Zakaria Et-tilimsani" de Brahim Zakaria Kaddour, "Cheikh Abdelkrim El Meghili" de Larbi Lakehal, "Sidi Boumediene Chouaib El Ghaout" de Yahia Mouzahem et "Houlm en-noussour" (Rêve des aigles) de Mohamed Hazourli. Cette section verra également la participation de la réalisatrice algéro-française Yasmina Adi avec son film "Ici on noie les algériens", qui traite des massacres du 17 octobre 1961 à Paris. Cette jeune réalisatrice s'est distinguée, auparavant, avec son documentaire "L'autre 8 mai 1945", qui a apporté un regard nouveau sur la monstruosité des massacres du 8 mai 1945 dans plusieurs régions du pays. Des jurys professionnels Ces trois compétitions seront jugées par des jurys composés de professionnels qui ont prouvé tout leur savoir-faire et leurs qualités d'hommes de cinéma, de comédiens ou d'auteurs. Le Commissariat du festival a opté pour le jeune cinéaste Abdenour Zahzah pour présider le jury du court-métrage. Cette figure prometteuse du 7ème art national s'est distingué, l'année dernière, lors de la 4e édition du festival d'Oran, en remportant le premier prix avec "Garagouz", une œuvre qui a récolté plus d'une vingtaine de prix lors de divers festivals internationaux. Ce jury est également composé du réalisateur et producteur marocain Mohamed Abderrahmane Tazi, ainsi que du directeur de la maison des cinéastes mauritaniens. Le jury du long métrage, marqué par une forte présence féminine, se compose de trois actrices : Majida Kirane du Maroc, Hala Sadki d'Egypte et Fatma Ben Saidane de Tunisie, en qualité de présidente, ainsi que de l'écrivain et réalisatrice palestinienne Najwa Najjar et du réalisateur algérien Benamar Bakhti. Pour la section films documentaire, c'est la star égyptienne Tarek El Shenawy (comédien et critique de cinéma) qui présidera le jury aux côtés du journaliste et poète irakien Abderrahmane El Majed et de l'un des pionniers du film documentaire à Oran, le journaliste en retraite Noureddine Adnani. Des films pour tous Si les projections des films en compétition et en hors compétition se dérouleront au centre-ville d'Oran, au niveau des salles de cinéma "El Maghreb", "Essaada" et à la cinémathèque, le commissariat du festival a décidé de faire partager ce plaisir de voir un film aux principales agglomérations de la wilaya en recourant aux ciné-bus. En effet, des ciné-bus sillonneront quatre communes de la wilaya d'Oran pour projeter aux cinéphiles de ces localités les films programmés dans le cadre de la 5e édition du FOFA. Ces films seront projetés en plein air dans les places publiques d'Arzew, Aïn Turck, Messerghine et de Gdyel afin de toucher le maximum de cinéphiles et de donner un large écho à ce festival. D'autre part, les organisateurs ont prévu, en soirée, des projections de certaines œuvres ayant marqué le cinéma national et arabe, comme "Chroniques des années de braises" de Mohamed Lakhdar Hamina, seul film arabe ayant remporté la Palme d'or au festival de Cannes, "Hors la loi" de Rachid Bouchareb et bien d'autres encore. Enfin, cette 5e édition sera marquée par la tenue, samedi prochain, d'un forum des entreprises du cinéma arabe, suivi le lendemain, d'une conférence sur la formation cinématographique et les échanges interarabes. Le long-métrage algéro-tunisien "Ennakhil el Jarrih" (Palmiers blessés), du réalisateur tunisien Abdellatif Benamar, avait remporté le premier prix de l'édition 2010 du festival d'Oran, rappelle-t-on.